Marée noire à Maurice : mobilisation nationale sur fond de crise politique

De l'huile s'échappe du navire, a reconnu le gouvernement mauricien ce jeudi
Alors que le gouvernement est vivement critiqué par la population et que l’opposition demande la démission de deux ministres, les Mauriciens se mobilisent pour lutter contre la pollution qui touche actuellement le lagon et le littoral de l’île Maurice.
Depuis jeudi soir, les initiatives citoyennes se multiplient à Maurice pour agir contre ce qui est en train de devenir une catastrophe environnementale. Une population, et des associations écologistes notamment, qui dans le même temps critiquent vivement la gestion des autorités.

 

Mobilisation nationale contre la marée noire


Les autorités s’activent depuis jeudi 6 août, après que la fissure dans la coque du vraquier Wakashio ait été découverte et que de l’huile lourde ait commencé à s’en échapper. Des bouées ont notamment été tirées en mer pour tenter de protéger l’Ile aux Aigrettes des nappes d’hydrocarbures, et de les contenir. Des opérations de pompage sont également menées, mais les moyens déployés sont insuffisants. En parallèle, les citoyens et les associations ont multiplié les initiatives.

Un comité conjoint gouvernement, société civile et secteur privé s’est réuni hier, vendredi 7 août, pour organiser la réponse à cette catastrophe environnementale. Plusieurs acteurs y sont associés parmi lesquels la Mauritian Wildlife Foundation, REEF Conservation, Eco Sud et d’autres ONG spécialistes de l’environnement.
Il a ainsi été demandé à la population de ne pas s’approcher des zones d’opérations pour sa propre sécurité, les émanations d’hydrocarbures étant hautement toxiques et dangereuses pour la santé. Le gouvernement a annoncé qu’il sanctionnerait ceux qui désobéiraient par de lourdes amendes.
 

La population se mobilise et les actions s’organisent


Après que des centaines de personnes se soient présentées, il a été demandé aux volontaires souhaitant participer aux opérations de se faire connaître auprès du ministère de l’environnement. 4 zones prioritaires d’action ont été identifiées : Rivières Créoles, le lagon au large du front de mer de Mahébourg, le lagon de Pointe d’Esny et les Falaises Rouges.

Des opérations de pompage sont réalisées. La mobilisation des Mauriciens est également demandée pour collecter des bouteilles d’eau de 5 litres vides qui serviront de flotteurs dans les « booms », les boudins de paille. Des sites de construction de " booms " ont d’ailleurs été mis en place, comme dans le Nord de l’île à Belle Vue.
Des bénévoles sont ensuite chargés de déployer ces bouées flottantes en mer. Nos confrères de lexpress.mu les ont accompagnés.
 

L’opposition réclame des démissions


Le leader de l’opposition et les chefs des trois partis politiques présent au Parlement ont réclamé ce samedi matin la démission de deux ministres du gouvernement mauricien. Après s’être concertés, ils ont ainsi estimé que le ministre de l’Environnement et le ministre de la Pêche et du transport maritime.

La gestion de la crise depuis son début par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a aussi été critiquée par les quatre représentants politiques, comme le relatent nos confrères de lexpress.mu.

" Pendant plus de 12 jours, il disait que tout était sous contrôle, maintenant il vient dire que nous n’avons pas les équipements et l’expertise nécessaire pour faire face à la catastrophe "

Paul Bérenger, le leader du MMM.



En atteste le tweet du président de la République française, Emmanuel Macron, en réponse à celui du Premier ministre mauricien.