Masque obligatoire, rassemblements et sports collectifs interdits : le préfet de La Réunion prend de nouvelles mesures face à une situation sanitaire "préoccupante"

Jacques Billant, préfet de La Réunion.
Le Port du masque devient obligatoire dans des quartiers, les rassemblements de plus de 10 personnes et les sports collectifs sont interdits : le préfet de La Réunion prend de nouvelles mesures restrictives face à l’explosion du nombre de cas autochtones. La situation est "préoccupante". 
Avec 79 nouveaux cas ce vendredi 21 août, La Réunion vient de dépasser la barre des 1 000 cas de coronavirus. "La Réunion passe désormais de l’état de vulnérabilité faible à modéré", indique Martine Ladoucette, la directrice générale de l’Agence Régionale de Santé, qui précise toutefois que "les indicateurs nous placent encore en deçà du seuil d’alerte national". La directrice générale de l'ARS, le préfet de La Réunion, Jacques Billant et le secrétaire général de l’académie de La Réunion, Francis Fonderflick, se sont exprimés sur les mesures de lutte contre le coronavirus dans l'île. 

Retrouvez ici un extrait de la conférence de presse sur Réunion La 1ère :
 

1075 cas et 10 clusters

La Réunion compte désormais 1075 cas et dix clusters : sept à Saint-Denis, deux à Saint-André et un à Sainte-Marie. "La quasi-totalité des clusters sont provoqués par des rassemblements familiaux à caractère festif", ajoute la directrice générale de l'ARS.

Le département connaît une "réelle circulation du virus avec une hausse des cas autochtones qui deviennent supérieurs au nombre de cas importés dans l’île". Le préfet de La Réunion estime que "la situation sanitaire est préoccupante". 
 

Le masque obligatoire dans davantage de secteurs

Dans ce contexte, Jacques Billant annonce de nouvelles mesures restrictives. "Le port du masque devient obligatoire dans de nouvelles zones : plusieurs quartiers de Saint-Denis, dans le centre-ville, le Chaudron, le Bas-de-la-Rivière et le front de mer de Saint-Pierre", détaille le préfet qui rappelle que le masque était déjà obligatoire "dans les transports publics, les boutiques, les  centres commerciaux, les services publics, aux abords des crèches, des établissements scolaires, de l’université, l’aéroport, et dans certaines rues à forte fréquentation". "J’intégrerais de nouveaux secteurs à chaque fois que nécessaire", ajoute Jacques Billant.
 

Interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes

Jacques Billant annonce aussi "l’interdiction des rassemblements de loisirs de plus de dix personnes dans l’ensemble du département : espaces verts, airs de pique-nique et plages" sont concernés. Plusieurs municipalités ont déjà pris des arrêtés allant dans ce sens au cours de la journée. 
 

Interdiction des sports collectifs et de contact

Le préfet de La Réunion interdit également la pratique de sports collectifs et de sports de contact dans l’ensemble du département.

Toutes ces mesures annoncées prennent effet dès demain, samedi et jusqu’au dimanche 13 septembre. Le préfet a demandé aux maires et aux forces de l’ordre d’accentuer "les contrôles stricts de ces mesures contraignantes, mais indispensables pour lutter contre la propagation du virus".

"Pour gagner cette bataille contre le virus", le préfet de La Réunion en appelle à "la responsabilité de tous". "Nous ne pouvons plus accepter l’absence de gestes barrières, de distanciation et le non port du masque".
 

Elargir le dépistage

Pour les autorités, la priorité reste d’élargir et de cibler les dépistages. "La Réunion teste en moyenne 1 700 personnes par jour", affirme Martine Ladoucette, directrice générale de l’ARS. Sur ces 1 700 personnes, 700 environ sont des voyageurs qui se font tester à J+7. "Leur taux de positivité est de 0,3 %", poursuit Martine Ladoucette qui estime qu’il ne "faut pas saturer les moyens et les laboratoires sur ces tests à J+7". Aujourd'hui, 55% des cas sont autochtones, elle appelle donc les Réunionnais à se faire dépister au maximum en cas de symptômes, ou de risque d’être cas contact.

Retrouvez ici un extrait de la conférence de presse sur Réunion La 1ère :
 

Une cartographie des cas pour les maires

Par ailleurs, l’ARS "entend la demande légitime des maires d’être associés à la gestion de crise et d’avoir des données épidémiologiques". "Maintenant qu’il y a une circulation au sein de la population, l’ARS donnera aux communes, une représentation du nombre de cas confirmés, sans indication nominative", annonce Martine Ladoucette, la directrice générale.
 

Réactiver les centres Covid ambulatoires

L’ARS veut aussi "réactiver les moyens et les organisations prévues pour la première vague". Elle demande aux communes et aux collectifs de médecins de s’engager à remettre en place les centres Covid ambulatoires dédiés à la prise en charge des malades testés positifs. Martine Ladoucette demande aussi aux médecins traitants de renforcer leur contribution au contact tracing, car ce sont eux "qui connaissent le mieux les cas contacts" de leurs patients. De plus, l’ARS va doubler ses effectifs, et ceux de l’Assurance maladie, dédiés à la gestion de la crise.
 

47 signalements dans les écoles

La gestion de la crise sanitaire se fait aussi en lien avec les collectivités territoriales et les établissements scolaires où le virus s’introduit chaque jour. Depuis la rentrée scolaire, le 17 août dernier, "47 signalements ont été effectués par les médecins du rectorat à l’ARS et il y a eu 14 cas de Covid-19 confiirmés", affirme le secrétaire général de l’académie de La Réunion.

Selon Francis Fonderflick, "il y a aucun cas de contamination dans le milieu scolaire, les élèves sont en sécurité dans les écoles". "Pour le moment, tous les cas viennent de l’extérieur et notamment de rassemblements familiaux", rappelle-t-il.
 

Des décisions au cas par cas pour les établissements scolaires

Le secrétaire général de l’académie de La Réunion explique que lorsque le virus arrive dans un établissement, "un signalement est transmis à l’ARS qui estime le risque et guide des décisions concertées qui vont de la mise en septaine à la fermeture d’un établissement". Francis Fonderflick explique qu’il y a trois types de signalement : "le signalement d’un élève symptomatique, d’un cas contact, ou d’un cas de Covid avéré".

Selon le signalement, des décisions sont prises au cas par cas. Pour Francis Fonderflick, "fermer les écoles a des conséquences délétères pour les enfants et leurs apprentissages avec un impact sur leur bien-être et leur santé". Le rectorat de La Réunion insiste sur l’intérêt de la concertation avec les collectivités territoriales pour trouver des solutions concertées sous l’égide de l’ARS.