Quel est l'avenir d'Agaléga ? Cette question est récurrente depuis 2018 et le début d'immense travaux de transformation de l'archipel mauricien situé au Nord-Nord-Est de Madagascar.
Officiellement, la construction d'une piste d'atterrissage de 3 km de long, pouvant accueillir des Boeing 737, d'un ponton énorme permettant de décharger des tonnes de marchandises et la construction d'une centaine de baraquements ne sont pas destinés à l'implantation d'une base arrière pour l'armée indienne.
Cependant, les 250 habitants dAgaléga sont très inquiets : "Là où nous en sommes, notre peuple est convaincu que c’est une base militaire. Il est inquiet. Quel sera son sort ? J’ai le cœur gros, c’est, c’est touchant. Nous voulons savoir qui va nous arriver," explique, Franco Boulay, natif d'Agaléga installé à Port-Louis.
Des investissements disproportionnés
La piste, le ponton et les baraquements représentent un investissement de 87 millions de dollars de la part du gouvernement indien. Les habitants affirment que des milliers d'ouvriers se sont succédés et qu'ils étaient supervisés par des représentants de l'armée indienne. Ivor Tan Yan, juriste et négociateur au service des Agaléens s'inquiète : "Le gouvernement ment à la population concernant la réalité du projet et surtout le plus grave endette le pays auprès de l’Inde. Notre plus gros bailleur, c’est l’Inde," le juriste estime que l'île Maurice est, financièrement dépendante de l'Inde.
Pour illustrer cette affirmation, RFI écrit : "Alors que la polémique persiste autour de la réalité de ce projet, en juillet dernier, le ministère des Finances a confirmé un autre accord entre les deux pays. Maurice a contracté un crédit de 100 millions de dollars auprès de l’Inde pour l’achat de matériels de défense de fabrication indienne."