Maurice : l’affaire supposée d’espionnage d’Internet fait vaciller l’exécutif

Le Premier ministre de l'île Maurice, Pravind Jugnauth parviendra-t-il à se maintenir en poste ? La question est posée suite aux révélations dans le dossier de "sniffing d'Internet"
L’avenir de Pravind Jugnauth, à la tête du gouvernement de l’île Maurice, pourrait-il être compromis par l’affaire dite : sniffing sur le Safe. En clair, s’il est avéré que le Premier ministre a commandité l’espionnage d’Internet, sera-t-il contraint de démissionner ? S’interroge L’Express de Maurice.

Le Premier ministre de l’île Maurice, Pravind Jugnauth est directement mis en cause dans l’affaire d’espionnage supposée sur le câble reliant, nos voisins à Internet. En avril 2022, trois techniciens indiens seraient venus dans l’île sœur, à la demande du chef du gouvernement. Leur mission consistait à effectuer un sniffing des communications.

Selon le Directeur de Telecom Mauritius, qui a depuis démissionné, Sherry Singh, le Premier ministre ne pouvait pas ignorer l’opération de surveillance.

L’Ex-CEO (Chief Executive Officer de Maurtitius Telecom)a pris des photos de deux courriers. La première lettre date du 21 octobre 2021, la seconde du 22 décembre 2022.

Depuis que cette affaire a explosé, l’exécutif et les députés de la majorité rejettent les "preuves". Cette position a été fragilisée par l’apparition du rapport d’intervention des trois techniciens venus d’Inde. Il est question d’interception de donnée, écrit L’Express de Maurice, ce 24 juillet 2022.

Les policiers sont en possession des schémas des différentes interventions des techniciens, chargés d'installer une capture des données de datas, dans les locaux de Baie-Jacotet

Des captures de datas

Les techniciens indiens sont parvenus à capturer des données de data grâce à leur troisième tentative. Ils ont transmis les différents schémas de leurs interventions à la direction de MT. Sherry Sing, lors de son audition a expliqué aux inspecteurs comment cette opération s’est déroulée, où et pourquoi !

Dans le poste de Baie-Jacotet, les données des internautes sont capturées par un appareil avant d’être dispatchées, dans l’un des 47 câbles. Cet "aiguillage" de l’information permet de capturer les données numériques. C’est cette opération qui est illégale précise l'avocat de l'ex-directeur: "C’est sur le logiciel de l’ordinateur qui décrypte les données et à ce moment-là, qu’on y a accès. C’est ce qu’on appelle une interception de datas (capture ou sniffing)".

À qui aurait dû profiter cette opération ? Deux hypothèses s’affrontent. Pour les uns, elle aurait été initiée par l’Inde afin de contrer l’action la Chine en Afrique et dans la région océan Indien. Pour les autres, cette surveillance des réseaux sociaux a été commanditée par le gouvernement afin de contrôler les échanges locaux pour se prémunir d’un mouvement social.

Si cette seconde hypothèse prend corps, l’opposition demande la démission du Premier ministre. D’où cette question de L'Express de Maurice, ce lundi, concernant Pravind Jugnauth :  "Doit-il prendre la porte de sortie ?"