Maurice : l'ex-ministre du Commerce interrogé sur la mort de Soopramanien Kistnen

L'enquête sur le meurtre de Soopramanien Kistnen est loin d'être refermée. Yogida Sawmynaden, ancien ministre du Commerce du gouvernement actuel, est entendu par un juge du tribunal de Moka en charge des investigations. La convocation du 3 juin 2021 émane de l'accusation. 

L'audition de Yogida Sawmynaden, ex-ministre du Commerce, dans le cadre des investigations sur les circonstances de la mort de Soopramanien Kistnen a débuté ce lundi 7 juin 2021 au tribunal de Moka. Cette convocation émane de l'accusation. Jeudi 3 juin 2021, le directeur des poursuites ("l'équivalent" du procureur de la République en France) a déposé une requête afin d'interroger l'homme politique sur ses relations directes et indirectes avec le défunt. 

Pour mémoire, le corps sans vie de Soopramanien Kistnen, entrepreneur et activiste du Mouvement socialiste militant (MSM) , a été retrouvé dans un champ de cannes de la région de Moka le 16 octobre 2020. Depuis, les suspicions se multiplient, le frère de l'ancien ministre a été longuement entendu, ainsi que plusieurs chefs d'entreprises et leurs comptables. Les pistes sont encore très floues, comme les images des caméras de surveillance récupérées dans le secteur supposé du crime, comme le révèle Le Mauricien.

"Si c’était eux, le corps n’aurait même pas été retrouvé"

 

L'implication indirecte et involontaire du ministre paraît possible. Reste à déterminer si celle-ci implique des poursuites judiciaires. En l'espèce et sans preuves, cette éventualité paraît très improbable. Son frère, Koomadha Sawmynaden et plusieurs témoins expliquent que les relations entre l'élu et le militant s'étaient détériorés peu avant la disparition tragique de Kistnen. Ces tensions seraient liées à une affaire de gros sous. Il est question de pôts de vin et d'appels d'offres truqués. Là encore, il n'est question pour l'instant que d'affirmations orales.

Cette journée d'audition est consacrée aux investigations concernant la mort de Soopramanien Kistnen, d'autres éléments peuvent donner lieu à de futures poursuites de la part du représentant du ministère public, mais celles-ci, si elles n'ont pas de lien direct avec ce crime, seront obligatoirement décorélées de ce dossier. 

D'ailleurs, la police exclue l'implication d'un ministre dans cette affaire. L'Express de Maurice relève cette phrase d'un inspecteur : "Si c’était eux, le corps n’aurait même pas été retrouvé."