Maurice : la CSG adoptée par le fisc de l'île soeur

La Contribution sociale généralisée (CSG), taxe apparue sur les fiches de paye en France en janvier 1991, a été adoptée par les services fiscaux de l'île Maurice. Son taux est, de 1,5%, mais les syndicats locaux s'inquiètent de la mise en place de ce nouvel impôt direct sur les revenus.
Le porte-parole de la Confédération des travailleurs des secteurs privés et publics (CTSP) de l'île Maurice est monté au créneau pour dénoncer la mise en place de la CSG (contribution sociale Généralisée). La nouvelle taxe devrait être de 1,5% sur l'ensemble des fiches de paye des salariés mauriciens écrit Radio One. Le projet est apparu au mois de juillet 2020.

Comme en 1990 en France, cette nouvelle taxe serait l'outil qui permettrait de sauver les fonds sociaux. Il y a 30 ans, Michel Rocard, Premier ministre, expliquait que l'avenir de la Sécurité sociale dépendait de la CSG. Avec le temps, elle a augmenté afin de venir en aide à l'assurance-chômage. 
Trois décennies plus tard, les deux caisses sont dans le rouge et constamment montrées du doigt. Les allocations baissent et les cotisations augmentent. Elles étaient de 9,2% en 2019
 

Les prévisions financières de 2015 ont été détruites par la covid


L'historique de la CSG en France n'a échappé à personne sur l'île Maurice. La crise sanitaire de la covid est devenue une crise financière. La contribution sociale est donc utilisée comme la recette "miracle qui va renflouer la "National Pension Fund" note Le Mauricien. C'est elle qui verse les retraites aux travailleurs du secteur privé. Elle devait assurer cette fonction, sans problème, jusqu'en 2050. Une prévision de 2015 qui vient de s'avérer obsolète avec la pandémie. 

Le second souci est lié aux investissements du fond de pension mauricien. En 2017, les dirigeants ont fait le choix d'engager une part de leurs actifs dans le Tamassa Hôtel. 
"La NPF investira 12,84 millions de dollars américains au moyen d’une émission d’actions préférentielles non-remboursables au taux annuel du coupon de 6,25 %", précisait l'Eco-Austral le 31 mars 2017. La bonne idée de l'époque apparaît, avec le recul, comme une vraie difficulté. 
 

La CSG une option a double tranchant 


La contraction économique mondiale oblige les gouvernements à revoir leurs prévisions et leurs investissements. Les banques centrales des USA et le l'Union européenne ont débloqué des milliards pour atténuer la crise financière qui se profile à l'horizon, mais les leviers sont rares, voire inexistants pour les pays esseulés ou en voie de développement.

L'île Maurice, comme de nombreux autres, est considérée comme suffisamment riche pour faire face à cette épreuve. Elle, dont une part importante de ses fonds s'appuit sur le tourisme est face à un mur. De plus, elle ne bénéficiera pas des aides internationales, comme ses voisins. Des pays parmi les plus pauvres de la planète. 
La CSG est donc une option fiscale intéressante, mais politiquement très risquée.