Maurice : les conséquences du changement climatique inquiètent

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La publication du ministère de l’Environnement de l’île sœur, concernant les conséquences liées au changement climatique sous forme de tableaux permet de visualiser en un clin d’œil la gravité de la situation. L’augmentation probable des sécheresses, des inondations, des canicules et des cyclones menacent l’équilibre social et économique.

Le ministère de l’Environnement de l’île Maurice vient de publier des tableaux Database concernant les risques à venir pour le pays. Les états insulaires sont encore les plus vulnérables face à un méga-cyclone, une tempête, un raz-de-marée, des fortes pluies ou une période de sécheresse.
Pour prendre conscience des conséquences de ces événements météorologiques, les informaticiens ont compilé les données. Ces datas ont permis d’établir des tableaux, en une fraction de seconde, il est devenu possible de visualiser le risque pour le pays, en fonction de la menace et de son intensité.

Le Mauricien écrit : "Nous reprenons dans les grandes lignes les faits rapportés, tout en soulignant l’urgence d’agir, de manière collective, face au phénomène du changement climatique".

Plus de cyclones, plus intenses


Parmi les risques évoqués, les cyclones sont au sommet. Les services météorologies de l’île Maurice n’ont pas encore constaté une explosion du nombre de phénomènes : "Cependant, on observe une tendance à la hausse du nombre de tempêtes atteignant la force d’un cyclone tropical (vents supérieurs à 165 km/h) ou plus. En outre, l’intensification rapide, voire explosive, prévue des tempêtes tropicales s’est affirmée. Au cours de la dernière décennie".

Par ailleurs, les spécialistes mauriciens observent : "Le nombre moyen de cyclones d’une intensité supérieure à celle d’un cyclone tropical (rafales > 165 km/h) est passé de 3,9 pour la période 1981-2020 à 4,7 pour la période 1991-2020".

Des épisodes pluvieux, plus rares et plus intenses


Il pleut à Maurice, mais comme dans toutes les îles de notre région ces averses, plus rares, sont plus intenses. Ces pluies diluviennes emportent la terre arable et ne pénètrent pas dans le sol. En clair, elles provoquent des inondations et des pénuries d’eau dans les nappes phréatiques.

Les datas sont implacables : "En 2002, 200 zones sujettes aux inondations ont été identifiées, contre 450 en 2019. De novembre 2020 à avril 2021, quatre alertes de fortes pluies/pluies torrentielles ont été émises et trois inondations soudaines se sont produites".

Ces épisodes d’une intensité exceptionnelle sont également responsables des glissements de terrains. Un risque accentué par l’absence de végétalisation.

Hausse du niveau de la mer et des températures


La hausse de l’océan Indien est invisible et quasiment anecdotique, à première vue. Il est question de 4,7 mm par an selon les relevés réalisés entre 1987 et l’an 2 000. Trois fois rien… Enfin, pas vraiment ! C’est au minimum, 49 cm en 2100.

Ces quelques millimètres, chaque année, ont déjà des conséquences : "L’érosion des plages a réduit la largeur autour de certaines zones côtières de 20 mètres au cours des dernières décennies. L’augmentation prévue de la température annuelle moyenne, associée à l’érosion des plages, peut entraîner une réduction des arrivées de touristes, ce qui se traduirait par une perte de revenus pouvant atteindre 50 millions de dollars américains d’ici à 2050".

La hausse des températures ressemble à la hausse de l’océan. Impossible de la constater. Nous disons, un peu plus souvent : "Il fait chaud cet été ! Normal, on parle, pour l’instant de 0,19 °C par décennie", précisent les rédacteurs, "soit + 1,9 °C, plus que la moyenne mondiale". Une modification défavorable aux coraux, mais très propice aux épidémies, aux virus, parasites et donc aux maladies.