Maurice : manifestation lors de la comparution du ministre du commerce devant la justice

Une foule de manifestants était présente devant le tribunal de Port-Louis, ce jeudi 7 janvier 2020, afin d'apporter son soutien à Simla Kistnen. La veuve, âgée de 45 ans, a porté plainte contre le ministre du commerce de l'île Maurice qui l'employait et la rémunérait pour un emploi, qu'elle n'a jamais occupé, avec un salaire, jamais perçu. Un dossier très trouble, l'époux de la plaignante a été retrouvé mort, calciné, dans un champ de cannes en octobre 2021.

Des centaines d'opposants au gouvernement ont manifesté devant le tribunal, lors de la comparution du ministre du commerce, jeudi matin. Malgré l'interdiction de se rassembler, les opposants se sont installés sur la place de la cathédrale de Port-louis pour dénoncer les lenteurs judiciaires.

300 policiers, casqués, armés, des véhicules blindés, des barrières et des rues fermées autour du tribunal de Port-Louis, ce jeudi 7 janvier 2021. Tout rassemblement était interdit, les portes de la cathédrale étaient closes et le mot d'ordre du gouvernement était très clair : "Si des citoyens osaient braver l'interdit, les forces de l'ordre interviendraient".
Cette communication dissuasive n'a pas eu l'effet escompté. Dès le début de la matinée, la foule s'est pressée sur la place de la cathédrale et aux abords du tribunal de Port-Louis pour faire part de sa colère et de son opposition au ministre du commerce qui était convoquée écrit L'Express de Maurice.

 

Un travail et un salaire fictifs ?


Ce dossier débute le 18 octobre 2020 avec la découverte dans un champ de cannes de Moka, du corps calciné de Soopramanien Kistnen. Affaire pour laquelle le frère du ministre du commerce de l'île Maurice a été entendu écrivait Défimédia le 1er décembre 2020. Ce décès est qualifié d'accidentel, une thèse qui laisse sa veuve perplexe.
Le temps passe. L'épouse effectue des recherches. Elle découvre qu'elle serait officiellement employée et payée par le ministre du commerce, Yogida Sawmynaden, comme greffier de circonscription et percevrait 15 000 roupies mauriciennes par mois soit plus de 300 euros. 

 

Une plainte, des preuves et pas d'enquête


Elle décide de porter plainte en utilisant la procédure : "private prosecution", une démarche spécifique à la justice de l'île Maurice. Les débats, face aux juges, ce jeudi 7 janvier 2021, ont porté sur la validité des poursuites. La défense a en effet estimé que seuls les inspecteurs de police ont recours à cette mise en accusation. Les avocats de Simla Kistnen ont expliqué qu'elle a utilisé cette démarche faute d'enquête, malgré les preuves qu'elle a déposé entre les mains de la police et l'ICAC (Commission indépendante de lutte contre la corruption à l'île Maurice), rien ne bouge et aucune investigation n'a été lancée.

 

La décision sera rendue le 12 janvier 2021

Les débats de cette journée ont été consacrés à la validité ou pas de cette procédure. Des discussions qui agacent les manifestants. Devant le tribunal, ils étaient nombreux à demander simplement, si le ministre du commerce de l'île Maurice est coupable ou non d'emploi fictif. Ils ne parlent pas du crime supposé du mari de la veuve, mais bel et bien de l'affaire. Un dossier qui fait tâche. L'opposition a dajà demandé au mis en cause de démissionner.

Le fond du dossier, sera-t-il enfin abordé après le 12 janvier 2021 ? Les débats reprennent mardi prochain précise Le Mauricien.