C'est un malheureux concours de circonstances qui prive Agaléga de vivres. Le MV Trochetia, le navire qui assure la liaison entre l'île Maurice et ses dépendances est bloqué au Sri-Lanka où il était en réparation. Cinq marins ont été testés positifs à la Covid-19.
Agaléga, petite île mauricienne, située au Nord-Est de Madagascar est, bien involontairement, à la Une de l'actualité de cette année 2021. Après la construction, d'une piste d'atterrissage surdimensionnée et d'un port en eau profonde, destinée à l'installation d'une base pour l'armée indienne, il est, cette fois, question de la pénurie de vivres dont souffrent les habitants de ce petit territoire de l'île sœur.
Agaléga est situé à plus de 1 000 km de l'île Maurice. Comme Rodrigues, elle dépend pour une part des livraisons de produits de première nécessité, acheminés par le Mauriritius Pride, hier, et le Mauritius Trochetia, aujourd'hui. Malheureusement, le navire bleu et blanc qui assure, également, une liaison avec La Réunion, avait besoin d'une remise en état. Il a été réparé au Sri-Lanka où il est désormais bloqué. Cinq des marins mauriciens qui travaillent sur ce bateau ont été testés positifs à la covid, précise la MBC.
Des pousses de coco pour nourrir les enfants
La construction de châteaux de cartes est une allégorie de l'enchaînement d'événements contraires. Alors que l'exécutif mauricien souhaite que le dossier des travaux titanesque sur l'île d'Agaléga disparaisse de l'actualité internationale, la panne du Mauritius Trochetia relance le sujet. L'opposition politique s'est interrogée sur les raisons de cet incident qui prive les 300 Agaléens d'approvisionnement, sous-entendu que cette pénurie justifierait, un exil des habitants.
Les mères de familles ont remplacé le pain et les céréales par des pousses de feuilles de cocotiers pour le petit-déjeuner des "marmailles". Combien de temps peuvent-ils survivre, ainsi ? Un bateau a quitté Maurice, ce week-end, pour apporter, en urgence, de la nourriture. L'Express de Maurice a interrogé la direction mauricienne en charge de la Coopération au développement des îles périphériques (OIDC) sur le sujet. Selon l'interlocuteur, la pénurie est artificielle : "Les habitants d’Agaléga ont acheté en grand nombre des provisions pour les revendre au plus offrant, aux travailleurs indiens se trouvant sur l’île."