Maurice : un témoin a vu les gardiens frapper le détenu retrouvé mort

Les témoignages des détenus, incarcérés à proximité de Jean-Caël Permès, sont identiques. Tous mettent en cause les matons et parlent d'un véritable passage à tabac. Le dernier prisonnier a été entendu, ce mercredi 14 mai 2020, il a vu les responsables de la mort de Permès. 
Les témoins ne sont pas des enfants de cœur. Ils sont incarcérés pour des délits très graves. Cependant, leurs versions concordent point par point. Les trois hommes ont entendu les cris de douleur de Jean-Caël Permès dans l'après-midi du 5 mai 2020, alors qu'il venait d'être conduit la cellule n°1 de la prison de La Bastille. Tous mettent en cause les gardiens, mais le dernier témoin a vu la scène écrit Ion News.

Kusraj Lutchigadoo a décrit les coups de coude, de genoux et de clefs qui servent à fermer les portes des cellules. Il a vu les auteurs de ce passage à tabac s'acharner sur la victime qui était menottée au moment des faits. Les trois prisonniers parlent également de la précipitation avec laquelle les auteurs de passage à tabac ont précipitamment quitté les lieux. 
 

La victime était menottée et cagoulée


Le dernier prisonnier a également pu décrire les vêtements que portait Jean-Caël Permès, ce 5 mai 2020. Il a enfin parlé de cet homme menotté, cagoulé, replié sur le sol de sa cellule qui a été frappé au niveau de la tête, du torse et des jambes pendant un temps qui a paru durer une éternité.

Ce jeudi, les enquêteurs mauriciens vont entendre trois autres détenus. L'un d'eux affirme avoir également subi des violences de la part des matons, les deux autres ont été transférés à la prison La Bastille en même temps que Jean-Caël Permès, le mardi 5 mai 2020.
 

Enquête sur les liens entre la victime et deux témoins


Comme très souvent dans ce genre de dossier, le passé souvent très lourd des victimes, tendent à servir la défense des auteurs. Pourtant, il est question d'un crime. Quatre suspects, des gardiens de la prison de La Bastille sont en détention provisoire pour assassinat. La justice enquête donc sur un meurtre avec préméditation. 

Tout semble accuser les matons, mais les inspecteurs enquêtent également sur les liens entre Permès et les deux des prisonniers qui ont témoigné. Siddick Islam était une connaissance, il avait vendu une voiture à l'épouse de la victime et le second, Kusraj Lutchigadoo,  voulait régler ses comptes avec l'administration pénitentiaire écrit Le Mauricien. Des investigations logiques, en marge des faits.