Maurice : une mère se bat pour la garde de ses filles, victimes de maltraitances de leur père

Une mère tente d'obtenir la garde de ses filles âgées de 11 et 12 ans. Les enfants viennent d'être hospitalisés après s'être enfuis de chez leur père. Une enquête vient d'être ouverte pour déterminer si la mère des petites victimes peut les accueillir et les éduquer.

La législation mauricienne, pour que les mères conservent la garde des enfants suite à un divorce ou une séparation, évolue lentement, mais elle évolue. Depuis le début de la semaine, une maman de 32 ans, mère de fillettes âgées de 11 et 12 ans, a retenu l'attention sur les réseaux sociaux. Elle a posté des vidéos de ses filles hospitalisées, après avoir fugué de chez leur père. Interrogée par L'Express de Maurice, elle a expliqué que malheureusement ce n'est pas la première fois. 

Elle tente, depuis des mois, d'obtenir la garde de ses enfants, mais pour l'instant, les demandes ont été rejetées. Elle est allée dans la maison de son ex-époux. La description est effroyable : "Mo leker mama désiré par tou sakinn arivé. Li pa fasil pou mwa ditou trouv mo bann zanfan koumsa. Zot dir mwa papa donn zot kout poing dan latet et dir zot manz malpropreté kan zot faim. Linn mem fer zot aret lekol"...

Des enfants pris en otage

 

Ce n'est pas la première fois que des affaires, plus ou moins similaires, mettent en évidence une urgence à modifier la législation concernant la garde des mineurs en cas de séparation ou de divorce.

Les mères célibataires ont toutes les peines du monde à conserver la garde. Quand, exceptionnellement cela arrive, comme au mois de mars 2021, Le Mauricien s'en fait l'écho. Pas franchement étonnant quand des plaignantes expliquent : "Mon avocat avait refusé de plaider pour la déchéance de ses droits et de la garde exclusive, car selon lui les juges trouveront cette mesure trop extrême".

En cas de divorce, là encore, les mères n'obtiennent pas systématiquement la garde de leur enfant. Parfois, elles sont obligées de payer pour conserver la garde écrivait L'Express de Maurice en mars 2018 : "Mon avocate m’a alors conseillé d’essayer de le convaincre par d’autres moyens. Car à Maurice, même si un père s’absente pendant de très longues années, cela n’est pas considéré comme une faute grave et il peut partir et revenir quand il le veut".