Max Banon, figure locale de la CGTR, est décédé

Max Banon, le secrétaire général de la CGTR Sud, est décédé ce vendredi 16 avril, dans le courant de la matinée. Les réactions et les hommages se multiplient au sein du monde syndical et politique. En décembre dernier, le syndicat pleurait déjà la disparition de son secrétaire général Yvan Hoareau

Le milieu syndicaliste réunionnais est en deuil. Max Banon, le secrétaire général de la CGTR Sud, est décédé ce vendredi 16 avril, dans le courant de la matinée. Pierrick Ollivier, de la CGTR Finances Publiques nous a confirmé la tragique nouvelle cet après-midi.

"Toute la CGTR est plongée dans un immense chagrin, confie-t-il. Max Banon était un zarboutan du mouvement social à La Réunion. Il défendait en toutes circonstances les intérêts des travailleurs réunionnais".

"Un militant infatigable"

Installé dans le Sud de l'île, au Tampon, Max Banon avait décidé très récemment de se mettre en retrait de l'organisation syndicale, "pour se concentrer sur sa vie familiale". C'est ce qu'il avait confié à Pierrick Ollicier lors d'une dernière réunion il y a dix jours, dans le cadre de la préparation d'un futur congrès.

Dans un communiqué, Jacques Bhugon du bureau confédéral de la CGTR, rend hommage à son camarade : "Max était un militant infatigable. Il était de tous les combats pour défendre les intérêts des travailleurs. (...) Son implication dans la défense des services publics a marqué tous les camarades qui l'ont côtoyé et notamment le service public de l'énergie auquel il était viscéralement attaché".

Itw Jacques Bughon

Contre le démantèlement du service public

Max Banon a en effet réalisé la majeure partie de sa carrière chez EDF. D'abord en métropole, où il s'est engagé en tant que militant CGTiste, avant de revenir à La Réunion.

"Ce qui lui tenait à coeur, c'était la défense de ce service public de l'énergie. Un service qu'on a complètement démantelé. Mais au-delà de ça, c'était vraiment un défenseur convaincu des salariés face au patronat et aux réformes gouvernementales", souligne encore Pierrick Ollivier. "Au-delà du camarade, c'était vraiment un ami", conclut le syndicaliste encore sous le choc de cette disparition.

Un membre du CESER

Durant les différentes mandatures, Maximin Banon a occupé plusieurs fonctions au sein du CESER, le Conseil économique et environnemental régional : président de la Commission "Affaires sociales, culturelles, sportives, solidarité et égalité des chances", vice-président du "Bureau", Membre des Commissions "Politiques régionales", "Développement Durable", "Développement économique", "Affaires générales, financières et relations internationales" et "Aménagement Durable de l’Espace Régional" (ADER).

Les membres du CESER lui rendent également hommage : "Il a participé aux travaux de l’Institution avec détermination et le souci constant de défendre les intérêts des salariés réunionnais. Par son engagement, il a toujours su faire valoir les convictions de son organisation au sein des réflexions et travaux du CESER".

"Le CESER retiendra de Max, qu’il était un homme profondément passionné, focalisé sur l’importance de la place de l’Homme réunionnais au centre des préoccupations de développement du Territoire".

Après la disparition d'Ivan Hoareau en décembre...

En décembre dernier, le syndicat avait perdu une autre de ses figures locales en la personne d'Ivan Hoareau, secrétaire général de l'organisation depuis près de 25 ans. Et cette nouvelle disparition suscite de nombreuses réactions dans les rangs des syndicats et parmi les personnalités politiques du département.

"J’apprends avec stupeur le décès de Max Banon. Cette terrible nouvelle nous attriste profondément", confie notamment Emmanuel Séraphin, président du TCO.

"Max Banon était l’exemple du militant engagé. Un homme de conviction qui était toujours dans la lutte et le combat contre les injustices"

Emmanuel Séraphin, président du TCO

"Passionné par la question du développement de La Réunion, il était très impliqué dans sa mission de membre du conseil économique et social de La Réunion".

"Un frère de coeur et de combat"

La maire de Saint-Paul Huguette Bello confie être "profondément attristée par la douloureuse perte de (mon) frère de coeur et camarade de combat".

"Porté par ses convictions et son courage, il a mis sa vie au service de la Réunion. Homme de terrain, proche des travailleuses et travailleurs, il a également effectué dans les instances comme le CESER un travail remarquable pour l’amélioration de la société réunionnaise"

Huguette Bello, maire de Saint-Paul

Au coeur des manifestations contre la vie chère

Le maire de L'Entre-Deux Bachile Valy salue lui aussi l'engagement de Max Banon, au service des travailleurs réunionnais. "Max Banon était omniprésent dans les grandes luttes syndicales et il fut aussi, c’est là que je l’ai le mieux connu, un responsable très actif au sein du COSPAR, le mouvement contre la vie chère qui avait mobilisé avec succès des milliers de personnes en mars et avril 2009", souligne quant à lui Jean-Pierre Marchau d'EELV Réunion.

"Après les décès de Bruny Payet, d’Ivan Hoareau et d’Angélo Lauret, les camarades voient partir un autre pilier du syndicalisme local. Les combattants s’en vont mais le combat demeure", relève quant à lui le maire du Port Olivier Hoarau. "Je veux rendre hommage à ces camarades qui inlassablement se sont portés aux cotés des plus fragiles, des plus démunis et des plus menacés. Je pense à ces mots du poète mauricien Dev Virahsawmy : «Pou in fanal i étinn, nora mil va allumé»".

L'hommage des deux présidents de collectivité

"Je salue l’homme de conviction, l’homme de terrain mais également un promoteur de l’aménagement du territoire au cœur duquel, il a eu la préoccupation première de placer l’humain", a de son côté déclaré le président de Région Didier Robert.

"Homme de conviction, Max Banon s’est particulièrement engagé dans la défense des travailleurs, la lutte contre les injustices, rappelle encore le président du Département Cyrille Melchior. Ce militant actif était de tous les combats, celui de la vie chère, de la réforme des retraites,… et était très attaché à son île et à son développement économique et social". 

"Plus qu'un camarade, un véritable ami"

"Je garde le souvenir d'un homme de convictions et de valeurs, profondément engagé et fervent défenseur des salariés de la Réunion. Plus qu'un camarade de combat, c'est un véritable ami qui nous quitte aujourd'hui", confie le maire de Saint-André Joé Bédier.

Erick Chavriacouty, secrétaire général d'UNSA Réunion, rend lui aussi un dernier hommage à Max Banon : "La Réunion perd un infatiguable militant qui n'a eu de cesse d'être au coeur de tous les combats pour la défense des travailleurs et des plus démunis menés dans notre département".

Les syndicats reconnaissants

Karl Maillot, secrétaire général de la CFDT Réunion salue aussi la mémoire de ce "militant de la cause réunionnaise"  : "Max était avant tout un homme de terrain qui se plaisait à aller à la rencontre de l’autre. De tous les combats, Max mettait la défense du service public de l’énergie au-dessus de tout. Dévoué à son organisation et aux institutions où il la représentait, la CFDT Réunion retiendra son sens du pragmatisme qui souvent prenait le dessus sur les dogmes qu’il entendait incarner".

Le préfet de La Réunion Jacques Billant adresse lui aussi ses condoléances à la famille et aux proches de Max Banon : "Ardent partisan du dialogue social, il n’a eu de cesse de défendre avec constance et conviction les droits des travailleurs et des travailleuses. Avec sa disparition, La Réunion perd un militant syndical très actif. Promoteur du territoire réunionnais et de son vivre ensemble, Max Banon a également œuvré avec force pendant 18 années  au sein du conseil économique social et environnemental (CESER). Le préfet de La Réunion rend hommage à son dévouement pour la cause publique".