Mielomic, une étude révèle la qualité et les propriétés des miels de La Réunion

La richesse de la biodiversité réunionnaise influe sur la diversité des miels réunionnais. Des miels de bonne qualité et aux propriétés variées, c’est ce que révèle l’étude Mielomic, menée par deux chercheurs du Cyroi sur ces 3 dernières années.

Deux chercheurs de l’Institut de recherche CYROI, basé à Saint-Denis, se sont intéressés au miel de La Réunion. Leur étude, baptisée "Mielomic", a permis de déterminer que La Réunion produisait un miel de qualité et que les apiculteurs locaux sont donc de bons techniciens.

A La Réunion près de 250 tonnes sont produites dans les ruches locales, et 500 tonnes sont importées chaque année.

 

400 échantillons passés au crible

Miel de baies roses, de letchis ou de forêt, 400 échantillons de miels de toute l’île ont été étudiés pendant 3 ans, afin de connaître leur composition, leurs spécificités et de mettre en place une carte d’identité biologique. Il s’agit de la première étape pour créer une AOP, une Appellation d’Origine Protégée.

Le miel de La Réunion, alimenté par une riche diversité végétale, est bon pour la santé. Certaines variétés possèdent des qualités anti-oxydantes, d’autres aident même à guérir de petits maux.

 

Une diversité de miels due à la biodiversité de l’île

Ambaville, café, mahot, baies roses ou letchis, ce qui fait d’abord la richesse du miel réunionnais, c’est la biodiversité du territoire.

" Si on a un miel de Tan rouge, ce miel-là aura des signatures de l’espèce endémique, ce qui fera sa carte d’identité, son passeport en quelques sortes ", explique Jimmy Chane-Ming, responsable de l’unité Analyse au Cyroi.

 

Des miels bons pour la santé

Après analyse des échantillons, les miels ont pu être caractérisés par leurs marqueurs biologiques. Certains sont particulièrement riches en polyphénols, des molécules qui permettent au corps humain de se défendre.

En particulier, un miel de fleurs jaunes était très riche en polyphénols et avait des propriétés anti-oxydantes. C’est un miel qui est vraiment un miel de niche, on n’en a pas eu beaucoup.

Jimmy Chane-Ming, responsable de l’unité Analyse au Cyroi

  

Attention cependant

Plus communs, les miels de forêt et de baies roses ont été appliqués sur des souris blessées, l’expérience montre qu’ils favorisent la cicatrisation. Mais attention, le Dr Cane-Ming rappelle qu’il ne faut pas pour autant appliquer du miel sur les plaies.

De plus, dire que les miels ont des propriétés cicatrisantes serait peut-être un abus de langage. Selon lui, " le miel améliore la cicatrisation des plaies " grâce aux polyphénols.

Tous les miels ne se valent pas ", insiste le scientifique. Lors de leur étude, les chercheurs ont identifiés des miels de très bonne qualité, tracés, sélectionnés pour avoir justement une charge bactérienne minimum, précise Jimmy Chane-Ming.

Attention à ne pas donner de miel aux enfants de moins de 1 an, il peut en effet contenir des bactéries responsables du botulisme infantile.

Pour les scientifiques, il y a donc espoir d’applications pharmacologiques pour peut-être créer un jour un médicament à base de miel réunionnais.