A Mayotte la grève générale se poursuit. Un homme a été trouvé mort sur une plage, assassiné. C'est dans ce contexte que les Mahorais sont appelés aux urnes ce dimanche. Annick Girardin, qui a quitté l'île mardi soir, s'adresse aux Mahorais sur sa page Facebook.
Voici l'intégralité de son intervention :
Mes chers compatriotes de Mayotte,
Vous vous êtes mobilisés depuis des semaines pour demander à l’Etat plus de sécurité, plus de développement, plus d’espoir.
Cet appel, le gouvernement l’a entendu. Depuis plusieurs semaines, nous avons d’abord engagé des forces nouvelles pour garantir la sécurité en milieu scolaire. Nous avons aussi renforcé la présence de forces de gendarmerie et de police pour garantir la sécurité de tous.
Car c’est le premier devoir de l’Etat de protéger ses concitoyens.
Je me suis rendue à vos côtés pour renouer le dialogue, pour proposer une méthode, des mesures et un calendrier. A la demande des élus, de l’intersyndicale et des collectifs de citoyens, j’ai apporté plus de trente réponses fermes et immédiates en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration illégale. Les premiers résultats sont déjà visibles et je vous le répète, l’Etat tiendra ses engagements.
Je me suis également engagée à ce qu’un horizon social se dessine pour Mayotte. Car au-delà de la priorité absolue de la sécurité, il faut pouvoir répondre aux défis immenses en matière de transports, de santé, d’éducation, de logement et d’emploi.
Ce travail a déjà commencé et dans un délai d’un mois, de nouvelles décisions seront prises en ce sens, comme convenu mardi dernier avec l’ensemble de mes interlocuteurs.
Les mahoraises et les mahorais attendent un Etat plus efficace. Ils réclament des services publics performants et des agents publics qui répondent à leurs besoins. J’annoncerai très prochainement une réorganisation en profondeur des services de l’Etat sur Mayotte, afin que l’indispensable travail d’accompagnement des élus locaux, des entreprises et des associations porte enfin ses fruits.
Mes chers compatriotes, à l’heure où je vous parle, des routes sont encore bloquées partout sur le territoire, rendant difficile l’action des services publics et mettant en péril la vie des plus vulnérables.
Des violences inacceptables ont eu lieu cette nuit.
Cela, personne ne peut le tolérer.
Hier les sénateurs de Mayotte, et ce matin le Président du Conseil Départemental ont appelé chacun à la responsabilité et au dialogue. Je me joins à leur voix pour appeler chacun à dépasser ses stratégies, ses postures, et à renouer le dialogue dans l’intérêt supérieur de Mayotte.
L’Etat respecte ses engagements pris. La confiance restera le maître mot.
Lorsque des enfants ne peuvent se rendre à l’école, lorsque les malades ne peuvent se rendre à l’hôpital, lorsque l’économie est sévèrement atteinte, lorsque les services publics essentiels aux habitants ne peuvent accomplir leurs missions, lorsque les forces que nous avons mobilisées ne peuvent se déployer pour assurer la sécurité, lorsque la vie est paralysée, personne n’est gagnant.
Ainsi, j’appelle à la responsabilité de tous. Je lance un appel pour que la vie des mahoraises et des mahorais ne soit pas mise en danger.
Mes chers compatriotes, certains d’entre vous allez être appelé à voter ce week-end pour élire un nouveau député. Je souhaite que ce moment citoyen se déroule dans les meilleures conditions possibles. Car si on peut exprimer son mécontentement dans la rue, c’est bien dans les urnes que se noue le pacte républicain.
Vive Mayotte, vive la République, vive la France.
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