Trois ans après la mort d’Elianna, ce mercredi 5 mai, la cour d’Assises condamne le ti père à 20 ans de réclusion criminelle et acquitte la mère de la fillette, décédée en 2018. Le verdict est tombé. Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocat général.
La cour d’Assises a rendu son verdict ce mercredi 5 mai. Trois ans après la mort de la petite Elianna, et après trois jours de procès, la cour d’Assises condamne Cédric Babas, le ti père, à 20 ans de réclusion criminelle. Elle prononce l’acquittement de Pascaline Guilgori, la mère d’Elianna. Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocat général.
La colère des familles
A l'annonce du verdict, des membres de la famille d'Elianna ont laissé exprimer "colère et incompréhension". Certains ont crié à "l'injustice" en voyant la mère de la fillette repartir libre de l'audience. De son côté, la famille de Cédric Babas se dit "révoltée". Son avocat annonce qu'il va faire appel.
(Re)voir le reportage de Réunion la 1ère.
La mère et le ti père
La mère et le ti père d’Elianna étaient poursuivis tous les deux pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité".
Pascaline Guilgori, 28 ans, et Cédric Babas, 29 ans, ont longuement été entendus par la Cour d’Assises, hier, au deuxième jour de procès. La vérité tant attendue par les parties civiles n’aura pas éclaté durant cette journée. Aucun aveu. Les deux accusés ont continué de nier toute responsabilité dans la mort de la fillette le 28 mars 2018.
Selon les médecins légistes entendus lundi, au premier jour du procès, Elianna est décédée des suites d’un coup violent, semblable à un coup de pied.
Un quotidien de violences
Hier à la barre, la mère de la fillette a affirmé à nouveau n’avoir jamais tué son enfant. "Je n’ai pas pu protéger mon enfant, a-t-elle dit. J’ai perdu Elianna, j’ai été négligente vis-à-vis d’elle, mais je ne l’ai pas tuée". "Je suis persuadée que c’est lui qui a fait ça", ajoutera-t-elle plus tard.
Lui c’est Cédric Babas, le ti père, son ex compagnon. Les experts psychiatres ont mentionné sa personnalité "instable", et une "importante impulsivité". Son addiction à l'alcool et le zamal était aussi soulignée.
Depuis le drame, Cédric Babas a toujours clamé son innocence. Hier, à la barre, il s'est montré arrogant et impertinent. "Je n’ai pas donné de coups à cet enfant, ce n’est pas moi, c’est elle", a-t-il dit devant la cour en indiquant Pascaline Guilgori.
Cet homme a déjà été condamné deux fois pour des violences sur son fils âgé de 19 mois en 2017, puis sur la fille de deux ans d’une précédente compagne. Des faits qui remontent à janvier 2018, soit deux mois à peine avant la mort tragique d’Elianna.