L’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone s’insurge contre le comportement des autorités envers les étudiants réunionnais souhaitant rentrer chez eux. Elle rappelle que le retour des étudiants à leur domicile est un motif impérieux.
C’est écrit noir sur blanc sur le site internet de la préfecture de La Réunion. A la question : " Les étudiants ayant leurs parents domiciliés à La Réunion peuvent-ils entrer sur le territoire ? ", les autorités répondent : " Oui, le retour des étudiants à leur domicile est un motif impérieux ".
Pourtant, hier, samedi 13 février, deux étudiants réunionnais qui souhaitaient rentrer dans leur île ont dû faire face à des agents de la Police aux Frontières particulièrement zélés. Si la préfecture indique qu’une carte d’étudiant, un livret de famille ou encore un justificatif de domicile des parents sont parmi les pièces à fournir, ces documents semblent parfois ne pas suffire.
Un parcours du combattant pour Jade
Jade a failli se faire refuser l’embarquement pour La Réunion, malgré la présentation de ces pièces justificatives. Soutenue par l’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone, elle témoigne dans une vidéo relayée sur la page facebook de l’association.
Selon l’étudiante, pour la Police aux Frontières le retour devrait être définitif pour être considéré comme un motif impérieux, justifié par un certificat de fin de bail par exemple. Jade a finalement pu prendre l’avion, ce qui n’a pas été le cas d’un autre étudiant réunionnais.
Refus de voyager pour motif pas si impérieux
Alors qu’il s’apprête à enregistrer ses bagages, ses justificatifs ne semblent pas suffisants pour considérer son retour comme un motif impérieux.
Renvoyé devant la Police aux Frontières, le jeune homme fait l’objet de vérifications. D’après l’étudiant, le responsable considère la fin d’une formation comme une raison valable de rentrer, mais pas le retour en cours de cursus.
Contrôles renforcés, "deux poids, deux mesures" ?
Après que de nombreux cas de fraudes aux motifs impérieux aux moyens de pièces justificatives de complaisance ou falsifiées, aient été mis en lumière, les autorités ont décidé de renforcer les contrôles dans les aéroports.
Des contrôles renforcés mal dirigés, selon l’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone, qui dénonce " un deux poids, deux mesures de la part des autorités, dès lors que ces derniers se focalisent sur les étudiants réunionnais ".
Le silence et l’absence du ministre des Outre-mer
L’UERH rappelle que le préfet de La Réunion a bien autorisé les étudiants à rentrer sur leur territoire. Le président de Région a d’ailleurs débloqué un bon exceptionnel de continuité territoriale de 300 à 450 euros pour les y aider.
L’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone interpelle enfin le ministre des Outre-mer, dont elle pointe du doigt le silence et l’absence lors de cette crise que les étudiants ultramarins traversent. L’association demande à Sébastien Lecornu d’ " enfin réagir et se mobiliser pour que le retour des étudiants réunionnais se fasse dans les meilleures conditions ".
Annecie Boyer, la co-présidente de l'UERH, souhaite que la préfecture se saississe du problème. "Il faut que les bonnes consignes soient tranmises à tous les personnels de la Police Aux Frontières, des copagnies ariennes, des aéroports", a-t-elle déclaré dans le journal de Réunion la 1ère.
Les motifs impérieux pour voyager entre l’Hexagone et La Réunion ont été rétablis le 28 janvier dernier avec l’apparition de variants du Covid.