Naturel ou artificiel : quel sapin est le plus écologique à La Réunion ?

A l'approche de Noël, les sapins artificiels sont très demandés.
À l’approche des fêtes de fin d’année, les demandes de sapin augmentent. À La Réunion, certains optent pour le traditionnel sapin artificiel et d’autres pour un sapin péï. Mais lequel a le meilleur bilan écologique ?

Noël approche à grands pas, dernière ligne droite pour trouver un sapin à sa convenance. Chez la plupart des clients, le sapin artificiel reste le choix privilégié. L’argument de la durabilité est mis en avant. “Je suis venue prospecter pour trouver un sapin et des décorations pour la maison. Je vais choisir un sapin artificiel, malheureusement, mais ça va durer dans le temps”, explique Nadia. “Un sapin naturel ça pourrait être sympathique, mais je vais partir sur un sapin que je peux garder pour l’année prochaine”, indique quant à elle Alice, une autre cliente.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Sapin naturel ou artificiel, quelle option est la plus écologique à La Réunion ?

Ruée vers les sapins artificiels 

Chez un spécialiste de la décoration à Saint-Denis, les cartons de sapins affluent et les stocks s’écoulent très rapidement. Pour ce magasin, la période de Noël est la plus lucrative et le sapin en plastique reste un produit d’appel indémodable. “La vente des sapins a commencé depuis deux semaines, mais samedi dernier on a eu beaucoup de monde. C’est un grand chiffre d’affaires pour nous, on expose tous les modèles, toutes les tailles”, constate Vincent Helaine, responsable du magasin. Ces sapins proviennent majoritairement d’Asie. “Quand les gens achètent un sapin artificiel c’est pour une durée qui peut aller jusqu’à dix ans”, affirme le responsable. 

Un argument de la durabilité qui contraste avec la méconnaissance sur la production de sapins locale. La plupart des clients ne savent pas que le marché du sapin péï est bien implanté sur l’île. 

Les sapins artificiels proviennent majoritairement d'Asie.

L’araucaria, le sapin péï méconnu 

Dans les bas de Saint-Paul, sur une exploitation familiale, poussent plusieurs centaines d’araucaria, ce sapin tropical originaire d’Australie, aux particularités bien définies. “On coupe une branche pour que le pied reparte de plus belle l’année prochaine. En général les branches tiennent deux mois et demi, c’est plus écologique que de couper les sapins en entier”, témoigne Jérôme Planesse, horticulteur. Ici, le sapin ne meurt pas après sa coupe. Seule son extrémité est coupée puis emballée dans des filets avant d’être vendue à certaines collectivités et jardineries de l’île. Une alternative écologique non négligeable. “Le sapin tropical péï, sa particularité c’est qu’il peut être recoupé tous les ans, il ne meurt pas après sa coupe. Il est très résistant, il n’y a pas de parasites, chez nous ils ne sont pas traités, c’est un très bon produit réunion”, explique Yvann Payet, horticulteur et gérant de l’exploitation. Depuis une trentaine d’années, la demande en sapins naturels s’est stabilisée à La Réunion selon lui. 

L'araucaria, le sapin péï.

Sapin naturel ou artificiel ? Question écologie, les sapins artificiels fabriqués à partir de dérivés de pétrole sont bien plus polluants. Une étude québécoise de 2009 a comparé le cycle de vie d'un sapin naturel faisant 150 km de transport et d'un sapin artificiel fabriqué en Chine et conservé six ans. Le bilan est largement favorable au premier, avec 3,1 kg de CO2 émis contre 8,1 kg de CO2 par an pour le deuxième. Il faudrait donc garder son sapin artificiel près de 20 ans pour que son bilan carbone devienne favorable.