La responsabilité du capitaine et de son second, dans le naufrage du Wakashio, est établie. Les deux hommes ont purgé une peine de 20 mois de prison et ont été reconnus coupables. Comme les dix-huit marins du vraquier, ils sont désormais rentrés aux Philippines.
Les différentes enquêtes ont établi la négligence du commandant et de son adjoint. Les deux hommes comme l’équipage avaient bu et tenté de connecter leurs smartphones au réseau de téléphonie mobile de l’île Maurice.
Mais sont-ils les seuls fautifs ?
Les révélations de L’Express de Maurice, mardi 25 juillet 2023, nous invitent à douter et demandent des réponses.
Un radar côtier défectueux
Selon un journaliste maritime, les autorités mauriciennes ont une part de responsabilité dans cet accident. Certes, l’équipage et surtout les officiers ont commis des fautes graves, mais des défaillances importantes dans le système de sécurité de nos voisins ne peuvent être ignorées : "Le poste de garde-côte à Pointe-du-Diable était en sous-effectif et l’officier de service n’était pas en mesure d’utiliser correctement le radar et l’équipement radio ce qui a empêché d’alerter le navire du danger".
Le second point noir est l’absence d’intervention pour éviter le naufrage. Le rédacteur note : "Aucune tentative n’a été entreprise pour entraver la dérive du navire vers le récif et de demander aux remorqueurs d'intervenir pour le sortir de sa position". Enfin, le spécialiste écrit : "Les autorités mauriciennes ont refusé de fournir les enregistrement vidéo et vocaux de l’enregistreur de donnée de voyage (VRD), aux autorités panaméennes, en violation des règles internationales".
Des zones d’ombre concernant le Tresta Star
Certes, en 2020, la marée noire due au Wakashio a fortement abîmé l’image touristique de l’île Maurice. Cependant, au-delà de l’accident, le but des bureaux d’enquêtes internationales est de réduire les fortunes de mer et leur impact dramatique sur l’environnement. La transparence est, donc, indispensable pour modifier le fonctionnement des services en charge de la sécurité. Dans le cas contraire, le risque perdure.
Le journaliste confie avoir retrouvé les mêmes griefs concernant le naufrage du Tresta Star. Cette fois encore, le capitaine a commis des erreurs, mais là aussi, le pire était évitable. Il a tenu à alerter la presse locale en signalant que les autorités de l’île sœur n’aurait pas fourni toutes les données au Bureau d’enquêtes sur les événements de mer (Ndlr : organisme français en charge des enquêtes de sécurités suite à des accidents maritimes graves).