Négociations pour la survie d'Air Austral : toujours pas d'accord signé ce vendredi soir

Un appareil de la compagnie Air Austral à l'aéroport de Gillot.
C'est un nouveau rebondissement. Organisations syndicales et représentants du directoire d'Air Austral ne sont pas parvenu à trouver un accord ce soir pour remettre la compagnie régionale aérienne sur les rails, alors que la date-butoir avait déjà été repoussée à ce vendredi 3 mai.

C'est toujours le statu quo dans les négociations en cours entre le directoire d'Air Austral et les organisations syndicales de la compagnie aérienne réunionnaise.

Ce vendredi soir, à l'issue d'une nouvelle réunion au siège de la société, dans la zone aéroportuaire de Gillot, aucun accord de performance collective n'a été signé au terme des discussions qui avaient repris lundi à la préfecture de Saint-Denis, avec le préfet Jérôme Filippini comme médiateur.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Le crash va-t-il être évité chez Air Austral ?

"On s'y attendait un peu"

La date-butoir pour aboutir à un accord avait pourtant été fixée à ce vendredi 3 mai, après d'ailleurs avoir déjà été repoussée de quelques jours par la préfecture. L'actionnaire privé Run'Air campe sur ses positions et estime qu'une baisse des salaires est inévitable. 

"Malheureusement, on s'y attendait un peu, réagit ce soir Baptiste Deï Tos, le délégué syndical du SNPNC-FO chez Air Austral. Nous ne sommes pas parvenus à un accord. Les éléments de la rémunération sont toujours dans le plan de restructuration et d'économie de l'entreprise".

Revoir l'interview de Baptiste Deï Tos dans le journal de 12h30 ce vendredi :

Air Austral : l'interview de Baptiste Déi Tos

L'impasse

Reste que les deux parties n'ont pas d'autres choix que de s'entendre sur un plan qui permettrait de redresser la barre de la compagnie déficitaire.

"Nos propositions ont été retenues sur la productivité, vu que ce sont des mesures pérennes qui vont durer durant toute la vie d'Air Austral. En revanche, ils n'ont pas retiré les éléments sur la rémunération et donc l'impact sur les salaires et ça pour nous c'est irrecevable", insiste Baptiste Deï Tos.

Négocier pour ne pas condamner Air Austral

L'ensemble des syndicats présents à la table des négociations estiment que les 850 employés d'Air Austral ont déjà fait assez d'efforts au cours des dernières années, avec notamment le gel de leur salaire ou encore la perte de leur 13ème mois.

Quid des discussions ? "Nous n'avons pas encore eu de calendrier pour la poursuite des négociations mais de mon point de vue, les négociations se poursuivent et nous souhaitons qu'elles continuent", ajoute le porte-parole du SNPNC-FO. Arrêter les négociations signifierait la fin d'Air Austral et ce n'est le souhait de personne"

Le préavis de grève du SNPNC-FO est maintenu

Le préavis de grève déposé mardi par ce syndicat représentant le personnel naviguant est pour l'instant maintenu pour la période du 10 au 15 mai prochain.

Sur le papier, le préavis de grève n'a pas de lien direct avec les discussions actuelles. Il s'agit de protester contre l'accord de performance collective de 2020 qui a fait passer de 13 à 12 le nombre de PNC sur la ligne Réunion-Paris.

Sur ce point précis, les syndicats réclament le retour à 13 personnels quand la direction souhaiterait plutôt faire baisser encore l'équipage à 11 personnes. Dans un communiqué diffusé ce vendredi matin, Air Austral tient à rassurer ses clients sur le fait qu'aucune perturbation n’est à envisager "à ce jour".

Des salariés particulièrements remontés

Les négociations se poursuivront ce dimanche 5 mai. Une rencontre est prévue à 17h en préfecture. Difficile de faire autrement à l'heure actuelle à moins que les différentes parties n'acceptent que le tribunal de commerce de Saint-Denis décide du sort de la compagnie.

Pour que la signature de cet accord de performance collective soit validé, il faut que plus de 50% des salariés le paraphe et pour l'instant, on en est loin. Le personnel est toujours particulièrement remonté.