"Qu’il nomme cette femme, qu’il nomme Lucie Castets Première ministre !, s’exclame Huguette Bello. C’est ce que veut la majorité. Nommez la, M. le Président !". Ce jeudi 25 juillet, la présidente de la Région Réunion a réagi à la situation politique du pays pour la première fois depuis que son nom avait été proposé pour Matignon.
Le consensus à gauche
Huguette Bello "loue le consensus" trouvé "entre les quatre groupes" du nouveau Front Populaire, et la désignation de Lucie Castets.
Il faut que le président de la République la nomme Première ministre parce qu’il n’y a pas de trêve quant aux problèmes que connaît la nation aujourd’hui.
Huguette Bello
La candidature de la présidente de la Région Réunion avait aussi été proposée par les Inousmis et soutenue par les communistes pour Matignon il y a deux semaines. Faute d’un consensus avec les socialistes, Huguette Bello avait alors renoncé à être la candidate du Nouveau Front Populaire. La semaine dernière, le NFP a aussi échoué à s’entendre sur la candidature de Laurence Tubiana.
Dans l’impasse depuis seize jours, la coalition de gauche a fini par proposer la candidature de Lucie Castets à Matignon, mardi. Economiste de 37 ans, elle est directrice des affaires financières de la Mairie de Paris. Mais dans la foulée, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a balayé cette option.
"Un déni de démocratie"
Huguette Bello estime que "le Président de la République ne veut pas reconnaître qu’il est en minorité et que son groupe n’a pas gagné".
Il faut qu’il nomme un Premier Ministre pour gérer les affaires de ce pays. C’est actuellement un déni de démocratie, on ne peut pas agir comme un monarque.
Huguette Bello
"Nous devons respecter le choix des urnes, poursuit Huguette Bello. Il faut que Lucie soit nommée Première ministre, nous nous en réjouissons. Elle va se battre pour le peuple de France qui a bien besoin que ses problèmes soient portés au plus haut niveau".
La France se cherche toujours un gouvernement après les élections législatives anticipées provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale voulue par Emmanuel Macron. Le 16 juillet dernier, Gabriel Attal a présenté sa démission au chef de l’Etat.
Macron veut une "trêve politique"
Mardi dernier, lors d’une interview accordée à France Télévisions et Radio France, Emmanuel Macron a expliqué qu’il souhaitait une "trêve politique le temps des Jeux Olympiques". Dans cette trêve, le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal resterait en place, et continurait de gérer les affaires courantes.
Une latence refusée par la gauche. Mercredi, sur France Inter, Lucie Castets, la candidate désignée par le Nouveau Front populaire a sommé Emmanuel Macron de "prendre ses responsabilités" et de la nommer Première ministre sans délai.
"Les JO n’empêchent pas les problèmes"
Huguette Bello va aussi dans ce sens ce jeudi, estimant que "les Jeux Olympiques n’empêchent pas les Français d’avoir des problèmes". "Pendant les Jeux Olympiques, plus personne ne mange, plus personne se soigne, on ne prépare pas la rentrée ?", interroge-t-elle avec ironie.
"La France est aujourd’hui un pays en train de se déliter, ajoute Huguette Bello. La réforme des retraites à 64 ans, le SMIC, le pouvoir dachat : nous devons nous mettre au travail maintenant". "Nommez la, Mr le Président", somme à nouveau Huguette Bello.