Le tribunal administratif a donné raison aux sapeurs-pompiers. La justice a en effet annulé leurs suspensions. 17 soldats du feu ayant refusé la vaccination alors qu’ils étaient en arrêts maladie ou accident de travail n’auraient pas dû être suspendus.
L’obligation vaccinale ou la suspension
Le 15 octobre 2021 est entrée en vigueur l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé, sapeurs-pompiers compris, à La Réunion. Le mois suivant, la Fédération Autonome de la Fonction Publique accompagnait devant le tribunal administratif des agents suspendus faute de vaccination.
"Excès de zèle" et réhabilitation
L’organisation syndicale considère que plus de 30 agents publics, pompiers et hospitaliers, ont été suspendus par "excès de zèle" de leurs administrations pour non présentation de justificatif vaccinal anti-covid.
Le tribunal administratif vient de rendre plusieurs jugements au fond ces derniers jours, réhabilitant des pompiers suspendus alors qu’ils étaient en accidents de travail ou en arrêts maladie.
Des suspensions aux lourdes conséquences
Des suspensions qui n’ont pas été sans conséquences pour les agents. Marié, père de famille, Gerville Lauret estime avoir été broyé par le Service Départemental d’Incendie et de Secours. Après 26 années de services, le pompier a été suspendu au mois d’octobre dernier parce qu’il refusait de se faire vacciner, alors qu’il était en arrêt maladie.
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La solidarité familiale comme seul recours
Pendant six mois, le sous-officier ne perçoit aucun salaire, aucune aide, sinon celle de sa famille. Soutenu par le Syndicat Autonome de la Fonction Publique, il est l’un de ceux qui ont obtenu gain de cause devant le tribunal administratif.
Heureusement que j’ai mon entourage, notamment mon fils et ma femme qui continue à travailler, qui m’aident à subvenir à mes besoins. C’est terrible. Même ma maman participe à ce que j’ai une vie plutôt normale, on va dire.
Adjudant Gerville Lauret, pompier aux Avirons
Des conséquences humaines irréparables
Une victoire, mais une victoire amère car pour beaucoup de pompiers, les conséquences humaines seront irréparables. " Il y avait d’autres solutions à sortir ces gens-là, au lieu de les suspendre avec l’envoi des fiches de paie à zéro centime pendant 6 mois ", dénonce Michel Mani, président du SAFPTR SDIS.
Il ajoute : " il y a des collègues qui ne s’en relèveront plus, ils ont tout perdu ".
Deux des 19 dossiers sont encore en cours d’examen par le tribunal administratif. Mais aujourd’hui, la bataille n’est peut-être pas terminée, les victimes envisagent de nouvelles poursuites pour retrouver leur dignité.