L'inquiétude grandit dans le monde sportif local. En cause, l'application du pass sanitaire pour les 12-17 ans qui veulent pratiquer un sport en club. Un pass sanitaire qui sera obligatoire pour ces mineurs à compter du 30 septembre.
Mais pour certains organismes sportifs,entraîneurs et bénévoles ce pass sanitaire excluera à coup sûr certains jeunes. C'est pourquoi un collectif vient d'être créé. Son nom : " pour le sport, ça pass pas ". Aujourd'hui, c'est aussi un slogan qui s'affiche sur les réseaux sociaux. Ce collectif se positionne non pas contre la vaccination, mais l'application du pass sanitaire.
Une pratique hors des clubs, pas sans danger ?
Un pass sanitaire qui contraint certains jeunes sportifs à abandonner les entraînements dans leur club au profit d'une pratique différente à la maison. " Il se peut que l’on voit des enfants s’entraîner tout seul, à l’extérieur. C’est une bonne chose. Ils vont se dépasser pour autant est-ce que ce sera fait sans danger ? " s'interroge la présidente du club de gymnastique de Saint-Pierre, à l’origine de la création du collectif.
Audrey Fagion poursuit, " le sport est essentiel pour le bon développement de nos enfants. Et il ne peut être soumis à condition, c’est l’égalité et l’inclusion. La Réunion a toujours été la terre de grands athlètes, les jeunes de 12 à 17 ans à qui on va demander un pass sanitaire pour s’entraîner comment pourront-ils arriver au plus haut niveau ? On veut juste laisser nos jeunes pratiquer leur sport ".
Une perte drastique de nouveaux licenciés
Alors que les licenciés se font déjà rare dans les clubs, certains parents ont déjà prévenu, ils n’enverront plus leurs marmailles dans les clubs si le pass sanitaire devient obligatoire. " Plusieurs parents ont annoncé à des clubs que leur enfant ne continuerait plus la compétition ou encore ne prendrait pas de licence dans les clubs ce qui est quand même dramatique " explique Johan Guillou, président de Ligue régionale de basket à La Réunion et membre du collectif.
Un pass sanitaire qui devra notamment être contrôlé par l'organisateur de l'activité ou encore le gestionnaire des équipements sportifs. " Certains bénévoles ont déjà prévenu, ils se verront mal refuser l'accès à un enfant qui n'a pas de pass sanitaire. C'est aller à l'encontre de leurs propres valeurs ! " ajoute Johan Guillou.
Même constat pour Nelson Fontaine, directeur technique du club de tennis de table de la Cressonnière. " On commence déjà à ressentir l’effet du futur pass. Bien que l’on a jusqu’au 30 septembre pour laisser la pratique libre, ce qui se passe dès maintenant c’est que les parents pour les prises d’adhésion sont assez réticents. Ils se disent s’ils vont payer une licence pour une année et que peut-être leur enfant va arrêter dans un mois, ça va être compliqué ".
Une motion bientôt présentée au préfet
Le collectif compte bien intensifier sa mobilisation en faisant signer une motion dès demain, à un maximum d'acteurs du monde sportif local. Une motion que les membres du collectif espèrent bien présenter très prochainement au préfet.