Pétrels : "la situation s'améliore" malgré le rejet de la demande d'extinction de l'éclairage public à Cilaos

Avec les Nuits sans lumières, la Société d'étude ornithologique de La Réunion veille à la préservation des jeunes pétrels de Barau
En plein "Jours de la Nuit", la Société d'Etudes Ornithologiques de La Réunion avait saisi le tribunal administratif vendredi dernier, pour forcer la commune de Cilaos à éteindre son éclairage public la nuit venue. Le tribunal a rejeté cette demande. La SEOR souligne les efforts des autres communes et estime que "la situation s'améliore".

À mi-parcours de la saison d’envol, le bilan est mauvais : 1 200 pétrels se sont échoués depuis le 4 avril dernier, dont la moitié à Cilaos. En cause : les éclairages publics qu’ils confondent avec les reflets de la lune sur la mer.

Mais le président de la Société d'Etudes Ornithologiques de La Réunion note un effort collectif et "une amélioration de la situation dans l'ensemble."

Cilaos, particulièrement touché par les échouages

Le pétrel de barau, endémique de La Réunion, niche entre 2 000 et 2 800 mètres d'altitude et les cirques sont des sites idéaux pour leurs colonies.

Mais lors de leur premier envol, ces oiseaux très sensibles à la pollution lumineuse sont perturbés par les éclairages publics qu’ils confondent avec les reflets de la lune sur la mer et finissent par s'échouer.

D'où la nécessité des "Jours de la Nuit" pour la SEOR et pour les autorités et d'éteindre les éclairages publics pendant la saison d'envol.

Si la plupart des communes jouent le jeu ce n'est pas le cas de celle de Cilaos estime la SEOR, qui a saisi, vendredi 18 avril, le tribunal administratif en déposant un référé-liberté pour demander l’extinction immédiate des éclairages de la ville. Demande déboutée par l'instance de Saint-Denis. La ville a eu une réaction cette semaine pour tenter de régler le problème. Une réaction insuffisante d’après le président de la SEOR.

Aujourd'hui, sur les 1 200 échouages, la moitié est à Cilaos, ce n'est pas normal. Le plus gros échouage a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi dernier. La mairie de Cilaos a fait éteindre les éclairages qui n'étaient pas de son ressort mais n'a rien éteint des éclairages publics. Le lendemain, 150 pétrels s'étaient encore échoués.

Christian Léger, président de la SEOR

"Hors de question de laisser courir" estime Chistian Léger. Selon lui, il devrait y avoir des réunions de travail avec le préfet prochainement. Pour retravailler avec la mairie de Cilaos et les autres mairies pour que l'année prochaine, il y ait un cadre juridique clair aux "Jours de la Nuit", surtout pour les communes les plus concernées.

(Re)voyez son intervention dans le journal de Réunion La 1ère :

Christian Léger, président de la SEOR est l'invité du 19h ©Réunion la 1ère

Une tendance à l'amélioration

Pour la Société d'Etudes Ornithologiques de La Réunion, il y a néanmoins du mieux en termes d'implication des collectivités.

Elles déploient beaucoup d'efforts. De gros efforts qui portent leurs fruits. On a moins d’échouages sur ces communes, comme à Saint-Paul, Saint-Denis, La Possession. Il y a encore quelques efforts à faire, peut-être dans le Sud vers Saint-Pierre Saint-Louis mais pour l'instant ça tendance à s'améliorer.

Chistian Léger

Le président de la SEOR révèle aussi qu'à Cilaos, un bénévole utilise un chien dressé à récupérer des pétrels, pour les sauver. "Il en faudrait dans chaque commune." souhaite Christian Léger.

Pour sauver les pétrels, il insiste, tout le monde est invité à participer. "Il faut aussi éteindre les éclairages non nécessaires chez soi, surtout dans le jardin."