L’éruption débutée le vendredi 9 avril dernier à 19h se poursuit. Le Piton de la Fournaise continue de cracher de la lave à un rythme régulier. Du côté de l’Observatoire, on se demande si cette éruption ne va pas durer aussi longtemps que celles de 2017 et de 2018.
La première éruption de l’année du Piton de la Fournaise ne semble pas près de se terminer. L’intensité du trémor volcanique -indicateur d’une émission de lave en surface- est restée relativement stable au cours de ces dernières 24h.
Sur ce même laps de temps, 22 séismes ont été enregistrés sous les cratères sommitaux, entre le niveau de la mer et la surface. Découvrez ces formidables images tournées pour Réunion La 1ère par l'équipe d'Hermitage Films :
Plusieurs semaines d'éruption ?
Comme l’indiquent les scientifiques de l’Observatoire volcanologique dans le communiqué du jour, "les observations du site éruptif montrent toujours que l’activité des fontaines de lave se poursuit, principalement sur le cône principal situé le plus en amont, et que l'activité de coulée se focalise sur le plateau en aval du site éruptif, avec la mise en place d’un régime en tunnels de lave montrant de nombreuses résurgences".
Un léger gonflement du sommet de l’édifice volcanique commence à être observé. Un paramètre qui sera suivi avec attention au cours des prochains jours, car il peut correspondre à l'arrivée de magma profond.
Comme en 2017 et en 2018
Cela se traduit par l’afflux de dioxyde de carbone (CO2) dans le sol depuis plusieurs jours, au niveau du réservoir superficiel qui alimente l'éruption en cours.
Lors des éruptions de janvier et juillet 2017 et d’avril et septembre 2018, le même phénomène de réalimentation avait été observé. Ce qui avait ainsi conduit à des éruptions de longue durée (plus de trois semaines).
Encore une chance d'admirer le spectacle
Les spécialistes du volcan indiquent encore que les arrivées de magma profond ont souvent été associées à des changements de l'activité éruptive : explosivité en 2016 et en 2020, augmentation des débits, apparition de nouvelles fissures, etc.
Les débits de lave moyens pour la journée du samedi 17 avril n’ont pas évolué par rapport à la journée précédente et sont de l’ordre de 8.3 m3 par seconde, soit environ 3 fois moins important que le débit observé lors du pic de la journée du 13 avril. Les scientifiques précisent toutefois que les mauvaises conditions météorologiques observées ces derniers jours peuvent affecter la précision des mesures.
On retiendra donc, pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de se rendre au Piton de Bert pour admirer le spectacle, qu’il n’est pas encore trop tard pour se décider. Pour autant, le front de coulée de lave semble toujours figé en haut des Grandes Pentes. Une hypothétique traversée de la route nationale n’est vraiment pas à l’ordre du jour.