"C’est dans ta tête, c’est normal d’avoir mal pendant ses règles". Ce sont des phrases qu'a souvent entendu Jessica Rivière. A 35 ans, elle souffre d'endométriose depuis qu'elle est adolescente : "Quand j'étais plus jeune, c'était très difficile, les pompiers venaient me chercher... C'était des malaises et des jours complets au lit".
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
L'endométriose, c'est quoi ?
C'est une maladie gynécologique inflammatoire chronique aux symptômes variés : saignements et règles douloureuses, troubles digestifs, troubles urinaires, fatigue chronique, migraines ou encore douleurs pelviennes et lombaires. L'endométriose ne se guérit pas, mais peut-être prise en charge et ainsi améliorer la qualité de vie des femmes qui sont concernées. En France, elle sont deux millions à en souffrir.
Une vie de couple perturbée
L'endométriose est une pathologie qui complique également l'intimité du couple. "Mon compagnon est très tolérant, raconte Jessica Rivière, il comprend la maladie. Mais nous avons des rapports très douloureux et parfois, je suis obligée de lui non." Jessica a peur d'avoir transmis l'endométriose à ses filles : "je ne sais pas si mes filles l'auront... Le Spasfon ne me fait aucun effet et je suis obligée de passer à des médicaments plus forts".
Aujourd'hui professeur dans un lycée à La Possession, elle souhaite que les jeunes filles soient prises en charge par les établissements, notamment que ces derniers leur fournissent des protections hygiéniques à titre gratuit.
Ecoutez le témoignage recueillie par Nadine Bachelot :
Reportage sur l'endométriose
L'impression d'être enfin entendues
Mardi, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un plan de stratégie nationale de lutte contre l'endométriose. Objectif : mieux faire connaître, diagnostiquer et prendre en charge cette maladie sur laquelle les connaissances restent aujourd'hui lacunaires. Un comité de pilotage national va se réunir le mois prochain pour définir le plan d'action et le mettre en oeuvre.
Pour l'instant, ce n'est qu'une annonce car il n’y a rien sur le budget, ni sur le calendrier. Pourtant, Lyndy Durand, la présidente de l’association péï « Mon endométriose, ma souffrance », veut y croire : "On a l'impression d'être enfin entendues et que les choses vont changer ! On essaye de passer ce message : les règles douloureuses, ce n'est pas normal ! On essaye de faire changer les mentalités et là, avec cette intervention, on a l'impression d'être écouté."