A La Réunion, 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de la moitié des habitants sont dans des quartiers précaires. Treize quartiers concentrent les difficultés les plus importantes. L’INSEE a défini une cartographie de la pauvreté à La Réunion. Le détail ci-dessous.
Plus de la moitié des Réunionnais vivent dans des quartiers précaires : 53 %. Tel est le constat réalisé par l’INSEE dans le cadre d’une étude sur la cartographie de la pauvreté à La Réunion, publiée ce mardi 3 octobre. Dans le département, 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté métropolitain qui s’élève environ à 1 000 euros par mois. Les fragilités sociales sont toutefois de différents niveaux selon les quartiers.
Regardez le reportage de Marie-Ange Frassati :
Enfin, l’INSEE remarque que la situation s’est dégradée entre 2010 et 2015 dans les quartiers urbains qui cumulaient déjà des difficultés socio-économiques, alors qu’elle s’améliore dans les quartiers pauvres plus ruraux et les quartiers moins pauvres et éloignés des centres-villes.
L'Etat a fait de La Réunion un département pilote pour le développement d'une stratégie de lutte contre la pauvreté.
Regardez le reportage de Marie-Ange Frassati :
Les plus pauvres
D’après l’INSEE, les difficultés les plus importantes se concentrent dans treize quartiers urbains pauvres. Rassemblant 100 300 habitants, soit 12 % de la population réunionnaise, ces treize quartiers cumulent les fragilités économiques et sociales les plus aiguës de l’île : manque d’emplois, nombreux logements sociaux et forte dépendance aux prestations sociales. Ces quartiers sont principalement situés au Port, à Saint-Louis, ainsi que dans les villes de l’Est, à Saint-André et Saint-Benoît.Pauvres et surtout ruraux
L’INSEE a défini un deuxième groupe de 27 autres quartiers qui se caractérise également par une pauvreté très élevée (47 %). Ils se situent dans des communes rurales (Cilaos, Salazie, Sainte-Rose, Saint-Joseph et Saint-Philippe) ou dans des zones périphériques de villes étendues (Le Tampon, Saint-Paul). Les habitants de ces quartiers sont davantage propriétaires de leur logement et perçoivent moins de prestations sociales. Les deux tiers des habitants de ces quartiers habitent dans le Sud.Vulnérables et proches des centres-villes
Dans un troisième groupe, l’INSEE a identifié dix-neuf quartiers vulnérables, proches des centres villes (Le Port Centre ; ZAC Saint-Laurent à La Possession ; La Cressonnière à Saint-André.). Ils rassemblent 162 800 habitants. Toutefois, le taux de pauvreté et la dépendance aux prestations sociales varient fortement d’un quartier à un autre.Moins pauvres et éloignés des centres-villes
Dans sa cartographie, l’INSEE a défini également un quatrième groupe de quartiers. Il apparaît moins pauvre que la moyenne (37 % de ménages pauvres). Leurs habitants sont majoritairement propriétaires de leur logement et dépendent moins des prestations sociales que dans les trois groupes de quartiers les moins favorisés. Ces quartiers sont très dispersés (sur 17 communes) et sont relativement éloignés des centres-villes.Les plus aisés
A l’inverse, le dernier groupe rassemble les quartiers les plus aisés de l’île. Il rassemble 145 700 habitants. Ces quartiers les plus aisés, sont essentiellement situés à Saint-Denis, Sainte-Marie, La Possession et Saint-Paul. Si le taux de pauvreté de 24 % est nettement inférieur à la moyenne réunionnaise, il est cependant près de deux fois supérieur au taux de pauvreté métropolitain.Enfin, l’INSEE remarque que la situation s’est dégradée entre 2010 et 2015 dans les quartiers urbains qui cumulaient déjà des difficultés socio-économiques, alors qu’elle s’améliore dans les quartiers pauvres plus ruraux et les quartiers moins pauvres et éloignés des centres-villes.
L'Etat a fait de La Réunion un département pilote pour le développement d'une stratégie de lutte contre la pauvreté.