Le 30 avril dernier, dans les locaux administratifs du centre de détention du Port, une cheffe de bureau insulte gravement quatre de ses subordonnés.
Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
Aucune sanction
"Quand on traite ses collègues de bande de singes en 2024, et au sein du ministère de la Justice, dans l’administration, c’est inacceptable, ces propos n’ont pas lieu d’être", dénonce Roger Benard, secrétaire local FO au centre de détention du Port.
Depuis, la personne incriminée a été mutée dans l’Hexagone le mois dernier. Les délégués syndicaux déplorent aujourd’hui l’absence de sanction à son encontre.
Une affaire étouffée ?
"Il y a eu une lettre de recadrage de la part de notre directeur du Port et c’est tout, poursuit Roger Benard. Rien n’a été remonté à Paris. Alors que pour des faits moins graves que cela, des collègues se sont déjà retrouvés en commission de discipline. On ne comprend pas pourquoi notre directeur a voulu étouffer l’affaire".
Des plaintes déposées
Un agent administratif d’origine mahoraise fait partie des victimes de cette insulte. Ses qualités d’agent avaient été reconnues dans le passé.
"Il a eu des félicitations du préfet, mais aussi du directeur de l’administration pénitentiaire pour acte de bravoure car il avait sauvé la vie d’une dame qui se faisait agressée dans la rue", explique Stéphane Difernant, secrétaire national FO Justice.
Cet agent se sentant particulièrement humilié a porté plainte dans les commissariats du Port et de Saint-Denis.
Mise à jour jeudi 3 octobre : réaction de la direction de l'administration pénitentiaire
Sollicitée par Réunion la 1ère, la direction de l'Administration pénitentiaire a réagi par écrit, jeudi 3 octobre, reconnaissant un "incident" :
"En avril 2024, trois agents du centre de détention du Port se sont plaints du comportement de la cheffe d’un service administratif dont un agent qui évoque des propos racistes tenus à son encontre.
Tous les agents concernés et la cheffe de service ont été reçus en mai 2024 par la direction de l’établissement. Les versions des uns et des autres différaient, cependant la cheffe de service a reconnu s’être emporté à l’encontre d’un agent de son service et avoir des tenus des propos qui pouvaient être mal interprétés.
A l’issue de cette réunion, un rappel des obligations d’impartialité, de probité a été adressé par courrier à la cheffe de service concernée. Ce rappel formalisé et notifié à l’intéressée est conforme aux règles de déontologie qui s’imposent à tous les agents de l’administration pénitentiaire, en conformité avec le code pénitentiaire. Un entretien de cadrage a également été mené par sa hiérarchie."