Depuis leur interpellation qui s'est déroulée au lever du jour, mercredi 4 octobre, les cinq adolescents âgés de 14 et 15 ans tentent de s'expliquer sur leur participation présumée aux faits ayant conduit au décès d'une jeune femme de 25 ans, samedi dernier, sur la quatre-voies du Port.
Pour les enquêteurs de la brigade criminelle du Service territorial de police judiciaire, il s'agit de tenter de déterminer leur degré d'implication dans ce dramatique accident qui a conduit à l'ouverture d'une enquête pour "assassinat", "tentatives d'assassinat" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes".
Les dernières précisions avec notre journaliste Rahabia Issa :
Au moins deux suspects affirment qu'ils n'étaient pas présents
Les interrogatoires des cinq suspects ont repris ce jeudi 5 octobre, à 9 heures. Parmi eux, "un collégien sans histoire", selon son avocat Me Magalie Michel qui assure que le mineur n'était pas présent au moment des faits reprochés.
Me Michel précise que les parents du jeune suspect sont bouleversés depuis son placement en garde à vue et qu'ils sont convaincus de son innocence. Face aux enquêteurs, le jeune aurait affirmé qu'il avait quitté le groupe mis en cause avant que certains d'entre eux n'aillent "s'amuser" à jeter des galets au dessus du pont de l'échangeur du Sacré-Coeur.
"Ce n'est pas à nous de prouver qu'il n'était pas là"
Dans ce dossier, un autre mineur, au moins, présente cette même défense face aux policiers et au représentant du parquet de Saint-Denis. "Mon client n'était pas sur les lieux au moment où le drame s'est déroulé, martèle son avocat, Me Fabian Gorce. Il n'a donc rien à voir avec cette histoire".
"Ce n'est pas à nous de prouver qu'il n'était pas là, mais c'est l'inverse : c'est au procureur de prouver qu'il était là (...) Longtemps avant, il a quitté [les autres mis en cause] sans savoir d'ailleurs ce qui allait se passer", défend encore Me Gorce.
Un autre suspect reconnait une participation a minima
"Abasourdi" par la gravité des faits, le bâtonnier Georges-André Hoarau reconnait, lui, la participation d'un troisième adolescent, qu'il représente. "Comme à chaque fois que des individus sont en groupe, quand il y a un instinct grégaire qui se met en place, il y a toujours un meneur", réagit-il.
"Ce n'est pas mon client le meneur mais il a bien participé et il doit le reconnaître et payer à la hauteur de ce qu'il a fait", poursuit l'avocat. "Aujourd'hui, je comprends très bien que ça puisse choquer qu'on accepte de défendre quelqu'un dans ces circonstances mais la justice aura à juger un assassinat et moi, j'aurai à défendre un enfant".
Des galets transportés dans un caddie
Pour rappel, la principale victime a perdu la vie au CHU de Saint-Pierre mardi, après avoir reçu "un galet d'environ 20 cm par 20 cm" en plein visage, après que celui-ci ait traversé le pare-brise du véhicule dans lequel elle se trouvait.
Une autre victime a, elle, été blessée au bras par un galet dans les mêmes circonstances, durant cette soirée du samedi 30 septembre. Au total, au moins sept véhicules ont été la cible de jets de projectiles lancés par le groupe de jeunes.
Ces derniers ont utilisé "plusieurs galets apportés sur place à l’aide d’un chariot de supermarché également projeté sur la voie de circulation", a déjà précisé le parquet de Saint-Denis dans un précédent communiqué.