Jets de projectiles mortels au Port : la garde à vue des cinq suspects mineurs est prolongée ce mercredi soir

Des galets sur la chaussée au niveau de l'échangeur du Sacré-Coeur au Port
La garde à vue des cinq mineurs soupçonnés d'avoir causé la mort d'une jeune femme de 25 ans après un caillassage de voitures au Port, a été prolongée. Les qualifications d'assassinat, de tentatives d'assassinat et d'association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes sont pour l'instant retenues par le parquet.

Dans un communiqué transmis ce mercredi soir, le parquet de Saint-Denis fait le point sur l'enquête ouverte après le décès d'une jeune femme de 25 ans au Port, dans la soirée du samedi 30 septembre.

Véronique Denizot indique en premier lieu que la garde à vue des cinq suspects de 14 et 15 ans interpellés au lever du jour, ce mercredi, a été prolongée au commissariat Malartic. L'autopsie de la victime aura quant à elle lieu demain, jeudi 5 octobre, à l’institut médico-légal de Saint Denis.

Toujours présumés innocents

Celle-ci rajoute que les "qualifications d'assassinat", de "tentatives d'assassinat" et "d'association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes" sont pour l'instant retenues.

Ces cinq adolescents, toujours présumés innocents, sont soupçonnés d'avoir pris part aux faits survenus au niveau du pont de l'échangeur du Sacré-Coeur.

"Il y a toujours un meneur"

Selon certaines sources proches de l'enquête, le groupe de jeunes mis en cause aurait passé la journée ensemble avant de se séparer avant les faits. "Quand il y a un instinct grégaire qui se met en place, il y a toujours un meneur", lâche le le bâtonnier Georges-André Hoarau, l'avocat d'un mineur qui reconnait sa participation aux faits tout en la minimisant.

"Il n'y est pas pour grand chose dans cette histoire puisqu'il n'était pas présent", défend de son côté Me Fabien Gorce pour son propre client.

Les précisions de notre journaliste Adjaya Hoarau, sur place, à Malartic :

Jets mortels de projectiles au Port : les dernières précisions de notre journaliste Adjaya Hoarau ©Réunion la 1ère

Des galets transportés dans un chariot

Il est établi qu'un groupe de plusieurs individus s'est amusé à lancé des projectiles divers sur les véhicules circulant sur la quatre-voies, dans le sens Saint-Denis/Saint-Paul.

Parmi les objects lancés, "plusieurs galets apportés sur place à l’aide d’un chariot de supermarché également projeté sur la voie de circulation", précise le parquet de Saint-Denis.

La victime touchée par un galet de 20 cm de diamètre

Au total, ce ne sont pas trois, mais sept véhicules, soit un total de neuf personnes concernées, qui ont été touchés, occasionnant des dégradations plus ou moins importantes.

La principale victime a, elle, reçu "un galet d'environ 20 cm par 20 cm" en plein visage, après que celui-ci ait traversé le pare-brise du véhicule dans lequel elle se trouvait. Transportée dans un état critique au CHU de Saint Pierre, avec un pronostic vital engagé, elle est finalement décédée ce mardi 3 octobre, d'où la requalification des faits en assassinat.

Des galets et même un caddie ont été lancés du pont de l'échangeur du Sacré-Cœur, blessant très grièvement une femme de 25 ans

Une autre victime blessée au bras

Dans un autre véhicule, une autre victime a été blessée au bras par un galet ayant également traversé le pare-brise. Son incapacité temporaire de travail a été fixée à cinq jours.

Pour rappel, l'enquête ouverte en flagrance a été confiée au commissariat du Port et à la brigade criminelle du Service territorial de police judiciaire, à Malartic.

La victime a été prise en charge dans un état de grave au niveau du pont de l'échangeur du Sacré-Cœur au Port

D'autres faits survenus les 23 et 27 septembre

Ces enquêteurs ont pu s'appuyer sur les constatations techniques (relevé de traces et indices, sur les lieux, dans les véhicules) et l’exploitation d'images de vidéo surveillance à proximité du lieu des faits, mais également sur les auditions des victimes et de personnes ayant répondu à l'appel à témoins lancé.

Les policiers ont également rapproché ces faits avec plusieurs plaintes recueillies pour des faits similaires survenus les 23 et 27 septembre et ayant là aussi occasionné des dégradations, des chocs psychologiques et des blessures légères.

Une peine encourue de 20 ans... 

Par ailleurs, "des missions de sécurisation" ont été organisées le dimanche 1er octobre et le lundi 2 octobre, dans les quartiers les plus proches du lieu des faits, à savoir notamment dans le secteur de la Rivière des Galets.

La peine encourue pour un assassinat est la réclusion criminelle à perpétuité pour un adulte, mais pour un mineur celle-ci ne peut être supérieure à 20 ans de réclusion criminelle, eu égard à "l'excuse de minorité".

... voire 5 ou 10 ans pour les faits les moins graves

Si les faits venaient à être requalifiés en "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", avec pour circonstance aggravante le fait que des projectiles aient été utilisés, la peine théorique de 10 ans de prison serait encourue par ces mineurs.

Les faits d'association de malfaiteurs sont, eux, passibles de 10 ans d'emprisonnement, soit 5 ans pour un mis en cause bénéficiant de l'excuse de minorité.