Kenny a 14 ans et il a été diagnostiqué diabétique il y a quatre ans. "En 2020, il est tombé dans le coma pendant une semaine et quand il s'est réveillé, il lui a fallu faire de la rééducation pour parler, marcher... Ca a été difficile", confie sa mère Emmanuelle. Pour toute la famille, c'est un véritable choc.
"Il buvait beaucoup d'eau, il allait souvent aux toilettes mais nous, on ne savait pas que c'était des symptômes en fait. On croyait qu'il avait la gastro alors qu'au final, c'était le diabète". D'où l'importance de la campagne de sensibilisation menée par l'Agence régionale de santé, avec l’Association des Diabétiques Juniors 974, pour informer les parents sur les premiers signes de la maladies.
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Une maladie auto-immune irréversible
A La Réunion, le diabète touche en moyenne 400 enfants par an, dont 320 enfants qui sont atteints du diabète de type 1. "C'est un diabète qui se traduit par la destruction du pancréas par des cellules immunitaires, ce qui fait que c'est le propre organisme du patient qui se retourne contre lui", explique Vincent Appavoupoullé, pédiatre-endocrinologue par ailleurs responsable du service diabétologie du GHER.
Contrairement à certains croyances, ce diabète ne survient donc pas parce que l'enfant mangerait trop sucré. Comme dans le cas de Kenny, la maladie apparaît le plus souvent de manière brutale, chez l'enfant ou chez le jeune adulte, mais il peut parfois aussi être présent depuis la naissance et ne se révéler qu'à l'adolescence.
Une campagne "absolument nécessaire"
Les symptômes sont décrits en créole sur l'affiche qui sert de support à cette campagne de l'ARS : si l'enfant perd du poids, est souvent fatigué, boit beaucoup d'eau et urine beaucoup ou fait souvent pipi au lit, il faut consulter son pédiatre ou son médecin traitant. Gérad Cotellon, le directeur de l'ARS Réunion, parle d'une campagne "absolument nécessaire".
"Il faut que tous les parents soient au courant des symptômes du diabète de type 1 pour éviter que des enfants n'arrivent dans des états graves à l'hôpital"
Gérad Cotellon, le directeur de l'ARS Réunion
Risque de coma diabétique
Quand la maladie se déclare, et sans vigilance des parents, les enfants peuvent se retrouver en acidocétose et faire un coma diabétique. "Tout cela est très traumatisant".
Les diabétiques de type 1 doivent contrôler leur glycémie et s'injecter de l'insuline plusieurs fois par jour, manger de manière équilibrée et, comme tout un chacun, pratiquer une activité physique régulière, afin de préserver au mieux leur équilibre glycémique.
"Pour moi, le diabète chez l'enfant, ça n'existait pas"
Une attention pas toujours évidente pour les parents des petits malades comme Djenaël, diagnostiqué diabétique à l'âge de 3 ans. "Pour moi, le diabète chez l'enfant, ça n'existait pas", témoigne son père, Samuel.
"Jamais on n'aurait pensé qu'il était diabétique, relate-t-il. Il avait des problèmes de respiration et c'est là qu'il a été diagnostiqué. Il a été transféré en réanimation et transféré ensuite au CHOR de Saint-Paul pour la pose de la pompe à insuline".
Samuel explique ensuite avoir été bien accompagné par l'équipe médicale. "Maintenant, ça va beaucoup mieux, on a encore des petits couacs mais ça fonctionne".