C'est aux aurores ce mercredi 28 février 2024 que plusieurs dizaines de passagers du Norwegian Dawn, paquebot de croisière qui sillonne actuellement l'océan Indien, ont débarqué sur le sol réunionnais, au Grand Port Maritime. Une escale initialement prévue samedi dernier, le 24 février, mais qui avait été annulée.
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En cause, une suspicion de cas de choléra concernant une centaine de passagers à bord, et qui a pu être écartée par les contrôles sanitaires. Leurs symptômes étaient finalement ceux d'une gastro-entérite.
"On est en vacances, on doit faire avec !"
Les touristes qui ont posé pied sur le sol réunionnais semblaient en tout cas ravis de pouvoir profiter de leur excursion sur l'île intense après avoir découvert l'île soeur précédemment.
A noter que des passagers qui ont été concernés par la quarantaine au large de Maurice les jours précédents, la grande majorité a débarqué à Maurice, remplacés par de nouveaux voyageurs, à l'exception d'une vingtaine de personnes.
"Le voyage s'est bien passé, on est montés à bord hier soir, l'embarquement s'est fait sans problème, on a profité d'un bon repas, et aujourd'hui on est prêts pour l'excursion", sourit Jim, de Chicago aux Etats-Unis. Les mésaventures d'ordre sanitaire sont désormais derrière lui, et il ne les a pas vécues puisqu'il a embarqué à Port-Louis mardi.
Le touriste a vraisemblablement envie de passer à autre chose. "C'est bien que tout le monde se lave les mains, il y a des produits sanitaires, je me sens en sécurité. On est en vacances, on doit faire avec, tout va bien se passer !", relativise-t-il.
Retard de deux jours
Yousouf, venu du Pakistan, fait aussi partie de ceux qui ont embarqué à Maurice et entament tout juste leur voyage. Il a subi les conséquences de l'épidémie de gastro-entérite sans être sur le bateau, puisque son voyage a commencé plus tard que prévu, le temps que les tests sanitaires se fassent à Maurice. "La croisière a été retardée de deux jours. Mais maintenant tout est sous contrôle, tout a l'air d'aller bien", se satisfait-il, avant de prendre la route pour ses quelques heures d'excursion réservée auprès d'un prestataire local.
Le Norwegian Dawn quittera La Réunion ce mercredi à 18 heures pour Richards Bay en Afrique du Sud.
Un débarquement de passagers conditionné à des tests
Pour rappel, samedi, alors que le Norwegian Dawn s'apprêtait à débarquer au Grand Port Maritime pour son escale d'une journée, le préfet de La Réunion Jérôme Filippini avait conditionné le débarquement des passagers sur l'île à la réalisation de tests sanitaires qui écartaient tout risque de choléra. Le temps d'attente des résultats étant de plusieurs heures, la compagnie de croisière avait préféré annuler l'escale sur l'île intense.
Quarantaine levée à Maurice lundi
Entre temps, le navire a pris la direction de Maurice, où il devait embarquer de nouveaux passagers et en débarquer d'autres. Mais là aussi les autorités ont souhaité soumettre les passagers à des tests sanitaires : le temps d'obtenir les résultats, hier lundi, le Norwegian Dawn est resté au large de Port Louis, la capitale mauricienne, pendant trois jours.
Trois jours qui ont permis de confirmer l'absence de choléra à bord, pour pouvoir lever la mise en quarantaine et débarquer des passagers, en embarquer de nouveaux, avec toutefois deux jours de retard sur leur feuille de route initiale.
Un risque faible d'épidémie de choléra à bord selon l'ARS
Ce mercredi matin, le professeur Xavier Deparis, directeur de la sécurité et de la veille sanitaire à l'Agence régionale de Santé de La Réunion, était l'invité de la Matinale de Réunion La 1ère. Il est revenu sur cet épisode.
Xavier Deparis explique qu'une centaine de personnes présentaient des déshydratations et autres symptômes qui étaient compatibles avec ceux du choléra. Malgré tout, le risque d'épidémie de choléra à bord du paquebot était très faible, explique-t-il.
"Le choléra ça fait peur, mais lorsque les gens sont bien portants, la plupart du temps ça donne une symptômatologie de gastro-entérite, avec quelques fois des déshydratations. On était sur un risque qui était faible, mais à bord il y avait une véritable épidémie. Nous avons informé la préfecture qui a pris la décision de ne pas prendre le risque de débarquer les passagers sans que des tests soient effectués pour éliminer la suspicion de choléra"
Pr Xavier Deparis, directeur de la sécurité et de la veille sanitaire à l'ARS de La Réunion
Peu de risques de choléra à La Réunion
En outre, le risque d'épidémie de choléra à La Réunion est également moindre, rappelle-t-il, "faible, voire nul", "parce que les Réunionnais sont bien portants, et qu'on a de l'eau potable au robinet et qu'on ne boit pas l'eau des rivières potentiellement contaminée".
En voyage dans la zone, où des cas de choléra peuvent être enregistrés, le directeur de la sécurité et de la veille sanitaire rappelle néanmoins que la meilleure mesure à prendre est de boire de l'eau embouteillée, tout en respectant des règles d'hygiène simple, comme bien se laver les mains, car le choléra se transmet par les mains sales.