3 000 insectes mâles stérilisants ont été relâchés ce vendredi 13 mai dans le quartier de la Rivière-des-Galets, au Port. L’expérimentation doit durer près de 3 mois avec environ 15 000 moustiques lâchés par semaine. Les premiers effets devraient être visibles au bout de 4 à 6 mois.
Le principe : une fois lâchés, les moustiques mâles stérilisants vont s’accoupler avec des femelles sauvages. Ces dernières vont prendre un repas de sang puis pondre leurs œufs, mais ces œufs ne vont jamais éclore. Cela diminuera au court du temps le nombre de moustiques présents dans l’environnement.
Un réseau de piégeage installé pour évaluer les effets
En prévision de ce lâcher, près de 4 400 moustiques avaient déjà été dispersés il y a quelques semaines dans la zone concernée, qui s’étend sur une surface de 400 mètres de diamètre. Leur survie et leur dispersion dans la zone choisie ont ainsi été étudiées, explique Julien Cattel, responsable recherche et développement de l’entreprise Symbiotic.
Un réseau de piégeage y a été installé, comprenant des pièges pondoirs et des pièges adultes pour effectuer le suivi du nombre de moustiques au cours du temps. Pour réduire efficacement la population de moustiques femelles vectorielle, il faudrait 5 000 mâles stériles par semaine et par hectare à traiter. Les milieux urbains et les zones habitées seront privilégiés.
Une autre méthode de stérilisation
Si leur objectif reste le même, ces moustiques mâles stérilisants sont différents des moustiques mâles stériles dispersés dans le quartier de Duparc, à Sainte-Marie. En effet, le procédé de stérilisation n’est pas le même que celui testé depuis l’an dernier par l’IRD à Sainte-Marie.
La société Symbiotic utilise une stérilisation basée sur les bactéries symbiotiques "Wolbachia" afin de produire des moustiques mâles stérilisants. L’Institut de Recherche et Développement utilise la TIS, Technique de l’Insecte Stérile, qui stérilise les moustiques mâles par irradiation.
Quel que soit le procédé utilisé, il s’agit dans les deux cas d’introduire dans la nature des moustiques mâles stériles qui féconderont des œufs incapables d’éclore.
Au bout de 6 à 7 mois de lâchers à Duparc à Sainte-Marie, la fertilité de la population de moustiques avait baissée de 50% sur ce secteur. Pour être jugée "suffisamment efficace", la technique doit permettre de réduire de 70 à 80% la population de moustiques dans une zone traitée.