Soupçons de corruption : deuxième jour de garde à vue pour le maire du Port, Olivier Hoarau

Le commissariat Malartic à Saint-Denis (photo d'archives)

Deuxième jour de garde à vue au commissariat de Malartic pour le maire du Port, Olivier Hoarau, ce mercredi 3 février. Depuis hier, il est entendu dans le cadre de l'enquête préliminaire sur des faits supposés de corruption dans le marché d'extension du Cap Sacré Cœur.

Depuis plus de 30 heures, le maire du Port et trois autres personnes sont en garde à vue, au commissariat de Malartic à Saint-Denis, ce mercredi 3 février. En charge de l'enquête préliminaire, le Procureur de la République, Eric Tuffery a hier soir décidé de prolonger les quatre gardes à vue. Olivier Hoarau et les autres protagonistes sont entendus dans le cadre de l'enquête préliminaire sur des faits supposés de corruption dans le marché d'extension du Cap Sacré Cœur.

Vers l’ouverture d’une information judiciaire ?

Ce mercredi 3 février, tous pourraient être déférés devant le tribunal. Le procureur de la République prendra sa décision dans les heures qui viennent. En cas de déferrement, une information judiciaire pourrait être ouverte pour corruption passive ou active, et complicité selon les degrés d’implications des différentes personnes.

En attendant, les auditions se poursuivent. Tous sont interrogés séparément par les enquêteurs, mais des confrontations pourraient avoir lieu cet après-midi.

L'avocat du maire constate "la violence de l'Etat"

Olivier Hoarau a été interpellé au saut du lit, à son domicile, mardi. Dans cette affaire, trois autres personnes sont aussi auditionnées. Parmi elles, un conseiller municipal Fayzal Ahmed Vali, ainsi qu’un représentant d'une filiale du groupe Casino. 

"Tout citoyen peut être entendu dans le cadre d’une enquête, ça n’a rien d’exceptionnel, a déclaré ce matin, Maître Normane Omarjee, avocat d’Olivier Hoarau. La seule chose que j’observe, c’est la violence d’une audition dès 6 heures du matin, et la volonté de poursuivre des auditions sur deux jours". "Ce n’est pas une situation simple pour tout individu, qu’il soit maire du Port ou un justiciable lambda, c’est la réalité et la violence légitime de l’Etat", affirme l’avocat du maire du Port.

Regardez son interview sur Réunion La 1ère :

Garde à vue Olivier Hoarau itw Me Normane Omarjee, son avocat

 

Des perquisitions

Ce matin, Maître Yannick Mardelanom est aussi venu assister son client l’ex premier adjoint et conseiller municipal, Fayzal Ahmed Vali. Il ne s’est pas prononcé sur le fond de l’affaire, mais il a indiqué que son client "était très fatigué et que les auditions avancent". Maitre François Avril, l’avocat du représentant du groupe casino, était également sur place.

Regardez son interview sur Réunion La 1ère :

Garde à vue Olivier Hoarau itw Me Yannick Mardenalom, avocat de Fayzal Ahmed Vali

 

Ces auditions au commissariat font suite aux perquisitions menées en novembre dernier, dans les locaux de la mairie du Port, ainsi qu’aux domiciles d’Olivier Hoarau et du conseiller municipal, Fayzal Ahmed Vali. De nouvelles perquisitions auraient eu lieu mardi également.

Plusieurs centaines de milliers d'euros

Entendu sur des faits supposés de corruption dans le marché d'extension du Cap Sacré Cœur, le maire du Port doit s’expliquer sur des transferts de fonds potentiellement frauduleux. Il aurait perçu plusieurs centaines de milliers d'euros, dont une partie aurait été versée par Fayzal Ahmed Vali, son conseiller municipal, "pour l'aider à traverser une passe difficile", selon les principaux intéressés.

Cette version ne semble pas convaincre les enquêteurs qui se demandent si cet argent ne serait pas une forme de contrepartie liée à la validation du projet d'extension du Cap Sacré Cœur. En effet, Olivier Hoarau et Fayzal Ahmed Vali, qui est aussi président de l’association des commerçants, étaient initialement opposés au projet. Après 2014, une fois au pouvoir, ils avaient finalement cautionné l'extension du Cap Sacré Cœur.