Parmi les athlètes réunionnais qui participent à ces Jeux des îles de l'océan Indien 2023, il y a certes le porte-drapeau de la délégation, Matthéo Gilbert Galard, mais il y a aussi Margaret Gustave.
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A 34 ans, l'athlète, qui concourt en sport adapté, participera aux épreuves du 800m et du lancer de poids à Madagascar. Et une chose est sûre, elle y va pour la "belle performance" ! "Je vais faire du mieux que je peux parce que qui veut peut !", s'exclame la confiante trentenaire, déficiente intellectuelle.
Une troisième participation aux Jeux des îles
Margaret Gustave est une habituée des compétitions, notamment des Jeux des îles de l'océan Indien, et l'édition malgache signera sa troisième participation, après les Seychelles en 2015 et Maurice en 2019. Elle totalise trois médailles en deux participations : l'or au lancer de poids en 2015, l'argent au lancer de poids et le bronze au 800m en 2019.
Championne de France de lancer de poids adapté depuis 2013
Au-delà de ça, en 2018, Margaret Gustave a remporté deux médailles d'or lors des championnats d'athlétisme (100m et lancer de poids). Mais surtout, elle est la championne de France du lancer de poids en sport adapté depuis 2013, soit dix ans ! Au total, elle a à son actif une dizaine de médailles d'or. "Je ne compte pas en rester là !", assure-t-elle.
Avoir le mental
Lorsqu'on la retrouve ce mardi lors d'un de ses derniers entraînements avant le départ pour Tananarive, Margaret ne fait aucun mystère sur les secrets d'une bonne performance : la motivation et la concentration. "C'est pas dur à lancer si vous avez le mental. Il faut être dynamique. Et si tu gesticules partout, ça ne va pas marcher, ça c'est sûr !", explique Margaret.
"Je n'ai pas d'adversaire à craindre"
Son objectif pour ces Jeux des îles ? L'or évidemment !
"Physiquement on est fatigués, mais le travail paie. Il faut se mettre dans la tête qu'on va y arriver : si on est négatif, c'est sûr qu'on ne va pas y arriver. Je n'ai pas d'adversaire à craindre si je me mets dans la tête que je vais être forte jusqu'au bout".
Margaret Gustave, athlète 800m et lancer de poids en sport adapté
Le sport comme une "thérapie"...
C'est à l'adolescence que Margaret est tombée dans le sport. "Depuis l'âge de 13 ans je connais par coeur ce stade-là", commente-t-elle. Si sur un terrain d'athlétisme la trentenaire se sent comme un poisson dans l'eau, c'est que le sport est pour elle "une thérapie, une source de bien-être", qui lui laissent un sentiment de liberté. "Tu es déconnecté de tout" sur un terrain, fait-elle remarquer.
...et outil d'inclusion
Mais le sport est aussi un outil d'inclusion formidable, fait-elle comprendre.
"Quand j'arrive ici, je suis madame tout-le-monde, on est tous mélangés. Ca me donne des frissons, la chair de poule, j'ai la niaque".
Margaret Gustave, athlète 800m et lancer de poids en sport adapté
"Une fonceuse"
"C'est une fonceuse qui a envie de gagner malgré sa déficience intellectuelle. C'est une gagnante", commente son entraîneur, Georges-Marie Nacoulivala, également chef de la délégation réunionnaise de sport adapté. Au regard de ses précédents exploits sur les Jeux des îles, Margaret Gustave est un des espoirs de la délégation sur cette édition.
"Quand elle est dans une aire de lancer, c'est pour aller le plus loin possible".
Georges-Marie Nacoulivala, entraîneur et chef de la délégation de sport adapté
Montrer l'exemple aux autres pays
Pour Georges-Marie Nacoulivala, cette édition est une façon de faire connaître davantage le sport adapté, même si ce dernier est présent aux Jeux depuis 2003. Il s'agit aussi de montrer l'exemple, poursuit-il. "Au niveau du sport adapté, on veut pouvoir représenter La Réunion en attendant que ça se développe dans les autres îles de l'océan où c'est encore un peu timide, à l'exception de Maurice", soutient Georges-Marie Nacoulivala.
"Nous avons la chance à La Réunion d'être un peu en avance par rapport à ce qui devrait se faire au niveau international, et de pouvoir cotoyer les valides et faire la compétition en même temps qu'eux. C'est une très belle chose".
Georges-Marie Nacoulivala, entraîneur et chef de la délégation de sport adapté
Matthéo Gilbert Galard, porte-drapeau de la délégation
D'autant que, pour cette 11ème édition des Jeux des îles de l'océan Indien, pour la première fois, c'est un athlète de la ligue de sport adapté, Matthéo Gilbert Galard, qui a été désigné porte-drapeau de la délégation Réunion avec la nageuse Alizée Morel. "Une belle satisfaction", commente Georges-Marie Nacoulivala.
"C'est celui qui défilera devant l'ensemble des 400 autres sportifs de l'île, c'est une fierté au niveau du sport adapté".
Georges-Marie Nacoulivala, entraîneur et chef de la délégation de sport adapté
Neuf athlètes en sport adapté dans la délégation Réunion
Au total, la ligue de sport adapté de La Réunion sera présente à travers neuf athlètes lors des Jeux des îles de l'océan Indien 2023 : deux en natation, et sept en athlétisme.
"Notre objectif c'est d'aller encore un peu plus loin à travers les neuf athlètes qu'on aura, et de pouvoir montrer que tous les jours il y a des associations et des sportifs qui travaillent pour"
Georges-Marie Nacoulivala, entraîneur et chef de la délégation de sport adapté