C'est au terme d'une convocation au palais de Justice de Champ Fleuri ce lundi 12 juin 2023 que Vanessa Miranville, maire de La Possession, a été mise en examen pour des faits de harcèlement moral sur trois cadres de la commune. Une décision du juge d'instruction après sept années d'enquête, autour de faits qui remontent à 2014, lors de la première mandature de Vanessa Miranville.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Vanessa Miranville se défend
Ce mardi, la maire de La Possession donne sa version des faits.
"Je suis sereine parce que je sais que je n'ai commis aucun des faits que me reprochent ces trois plaignants. (...) Je nie ces accusations, parce que j'ai vraiment trop de respect pour les gens quelles que soient leurs opinions politiques pour avoir commis ce qui m'est reproché."
Vanessa Miranville, maire de La Possession
Vanessa Miranville s'exprimait ce mardi sur Réunion La 1ère :
Pas de chasse aux sorcières, dit la maire
On lui reproche notamment d'avoir mis au placard des cadres de l'ancienne mandature, à l'exemple de l'épouse de son opposant, Philippe Robert. Mais la maire de La Possession se défend de toute chasse aux sorcières, expliquant sa version des faits. "Ce sont de personnes qui avaient travaillé sous l'ancienne mandature et qui ne pouvaient pas rester sur les mêmes postes", plaide-t-elle.
Des changements de poste
Vanessa Miranville prend ainsi l'exemple de l'épouse de Philippe Robert, élu de l'opposition, qui était à l'époque directrice des relations publiques lors de la mandature de Roland Robert. "Elle ne pouvait pas continuer à être ma directrice des relations publiques. Comme elle était spécialisée en droit, on lui a demandé d'occuper un poste au service juridique de la ville", explique-t-elle, se défendant d'avoir uniquement voulu "permettre à chacun de travailler sur un poste qui corresponde à ses compétences, à son profil, au profit du service public et des Possessionnais".
Des manquements dans la mobilité ?
Toutefois, "il a pu y avoir des manquements en termes administratifs, sur la façon dont la mobilité de ces personnes s'est faite", concédait-elle sur Réunion La 1ère ce mardi midi. "Mais il n'y a eu aucune volonté de ma part de causer du tort à ces personnes", achève la maire de La Possession.
Aujourd'hui, parmi les trois plaignants, deux ont quitté la collectivité il y a plusieurs années en demandant une rupture conventionnelle, et le troisième est toujours agent du CCAS de La Possession.
Pour l'opposition, le camp adverse "se décharge sur ses cadres"
Pour Philippe Robert, élu de l'opposition dont l'épouse fait partie des plaignants dans ce dossier, c'est "une première étape importante, on attend la suite".
"Le camp adverse parle de manoeuvre politique, se décharge une nouvelle fois sur ses employés, ses cadres... C'est sa stratégie depuis huit ans. En attendant, elle est mise en examen pour trois faits de harcèlement moral, je fais confiance à la justice de mon pays"
Philippe Robert, élu de l'opposition à La Possession
La réaction de Philippe Robert, élu de l'opposition, sur Réunion La 1ère :
Une charte anti-corruption signée par la maire
Un autre opposant, Vincent Rivière, représentant du mouvement citoyen "Demain Ensemble La Possession", rappelle quant à lui l'existence de la charte anti-corruption signée par Vanessa Miranville lors de sa première mandature.
"On ne peut pas utiliser une charte pour mettre en avant des valeurs d'éthique et de transparence et dès qu'on doit la respecter on se défausse. Il en va de la crédibilité de la classe politique dans son ensemble, et de la valeur de la parole de Vanessa Miranville".
Vincent Rivière, opposant
Pas de profit personnel
Pour la principale concernée, son opposant "confond les choses". Selon elle, la fameuse charte "prévoit que l'élu doit se mettre en retrait en cas de mise en examen pour des faits portant atteinte à la probité, c'est quand il y a un profit personnel", assure Vanessa Miranville, qui souligne qu'on ne lui a jamais reproché ni détournement de fonds, ni clientélisme, et donc pas de profit personnel.
L'opposition souhaite que la maire soit relevée de ses fonctions
Si l'opposition souhaite qu'elle soit relevée de ses fonctions le temps de l'instruction, Vanessa Miranville ne l'entend pas de cette oreille. "Les opposants font feu de tout bois, mais pour l'instant je suis maire de cette commune", assène-t-elle. L'édile sera à nouveau entendue en septembre entourée de ses avocats, afin d'exposer ses arguments. Elle dit espérer un non-lieu.