Pourquoi une assemblée plénière à la Région sur la Nouvelle Route du Littoral ?

Le chantier de la Nouvelle Route du Littoral.
La présidente de Région, Huguette Bello, a convoqué les conseillers régionaux, ce mercredi 27 octobre, pour une assemblée plénière consacrée au chantier de la Nouvelle Route du Littoral. Pourquoi cette opération transparence est-elle menée ? Le point ici.

La Nouvelle Route du Littoral devait être livrée en 2019 ou 2020 et il faudra finalement attendre probablement 2027 ou 2028. Elle devait coûter un milliard 600 millions et coûtera probablement le double.

En direct sur Réunion La 1ère

Comment terminer ce chantier ? Qui va payer les dépassements de budget ? Où en sont les contentieux avec les entreprises ? Quand les automobilistes pourront-ils enfin rouler sur la partie déjà inaugurée ? La présidente de Région, Huguette Bello, a convoqué les conseillers régionaux, ce mercredi 27 octobre, pour une assemblée plénière consacrée à ce chantier. Cette séance est à suivre, dès 8h55, en direct sur Réunion La 1ère radio, télé et internet. La situation actuelle et les différents scénarios pour terminer cette route seront débattus.

Une opération transparence 

Après avoir longtemps critiqué la gestion du chantier par Didier Robert, l’ancien président de Région, Huguette Bello est au pied du mur. Elle devra tenir sa promesse de finir cette route sans ouvrir les carrières controversées, sans risquer de nouvelles atteintes à l’environnement et sans faire grimper une facture qui empêcherait tout autre investissement.

Ce mercredi, cette opération transparence va permettre aux Réunionnais de connaître précisément la situation actuelle. Actuellement, un milliard 600 millions d’euros ont été dépensés, c’est-à-dire la totalité du budget initial, alors qu’il manque 2 km 5 de route entre la grande Chaloupe et La Possession. Il y a un milliard de contentieux réclamés par les entreprises et la mise en service de la route en viaduc est retardée de plusieurs mois à cause d’acropodes défectueux.

Quelles sont les différentes options ?

Le constat est rude et quatre options différentes existent. Le premier est celui d’une route en digue telle qu’elle était prévue. C’est l’option la moins chère, autour de 375 millions d’euros, mais la question de l’approvisionnement en roches n’est pas résolue.

L’option 2 résout une partie du problème en utilisant des caissons en béton, elle coûte plus chère : 500 millions d’euros. L’option 3 est quasiment écartée, elle aussi à base de caissons en béton, coûte beaucoup plus cher. Reste l’option viaduc, dont l’estimation financière est incertaine mais pourrait être autour de 500 millions. Elle présenterait l’intérêt d’un moindre impact environnemental et donc d’un moindre risque de recours.

Dans tous les cas, le coût total dépasserait les deux milliards et la mise en service n’interviendrait pas avant six ou sept ans. L’autre enjeu de cette journée est donc aussi de sensibiliser l’Etat, dont l’éventuelle participation sera déterminante dans le choix final.

Comment le chantier en est arrivé là ?

Vingt ans après la mise en service de la route du littoral en 1976, sa sécurisation semblait impossible et la nécessité d’une nouvelle route est quasiment actée. Vingt ans plus tard un premier projet est validé, il prévoit une partie en tunnel, une partie digue et une partie viaduc. Mais les élections de 2010 changent la donne, Didier Robert succède à Paul Vergès, le tram-train est abandonné et le projet de NRL revu. Il y aura une partie digue et une partie viaduc avec l’objectif de trouver un compromis entre coût et emploi local, notamment pour les transporteurs. Les travaux commencent en 2014.

Très rapidement, la question de l’approvisionnement en roches massives pose problème. Les carrières prévues sont insuffisantes ou inadaptées. L’Etat tente d'ouvrir le site de Bois-Blanc mais se heurte à une hostilité des habitants, à celle des associations de protection de l’environnement mais surtout au refus des tribunaux administratifs.

En 2019, le chantier de la digue s’arrête, il reste 2km5 à construire. Le viaduc, lui aussi a pris du retard et donne lieu à des surcoûts. 775 acropodes défectueux retardent de plusieurs mois la mise en service de cette partie de la route prévue, fin 2022.