Les consommations de drogues, alcools ou médicaments, sont encore trop souvent à l’origine de nombreux faits divers à La Réunion. Des actions sont prévues dans le cadre de la semaine de prévention contre les addictions qui commence ce lundi 25 octobre.
Les professionnels du CHU de Bellepierre se mobilisent pour expliquer aux jeunes réunionnais comment lutter contre les dépendances.
Des vies détruites
L'addiction est un combat de tous les jours pour les personnes dépendantes. Laura, 33 ans, boit régulièrement de l’alcool depuis ses 18 ans. Pendant longtemps, elle ne pouvait s’endormir qu’après avoir bu. Elle est prise en charge à l’hôpital de jour du CHU de Bellepierre.
Sa consommation a commencé lorsqu’elle travaillait dans une boîte de nuit. Elle est devenue quotidienne lorsqu’elle a commencé à fréquenté une personne qui la frappait. "L’alcool me permettait d’oublier ses paroles, d’encaisser et ne pas sentir les coups lorsqu’il me tapait dessus. Je me suis détruite pour une personne qui n’en valait pas la peine", raconte la jeune femme.
Un de mes grands regrets : ne pas en avoir parlé assez tôt à ma famille et à des professionnels.
Il lui aura fallu du temps pour qu’elle quitte cette situation toxique. Après une dizaine d'années d'addiction à l'alcool, elle a décidé de se battre, avec l’aide de sa famille, contre sa dépendance. Au HDJ, l'Hôpital de Jour, elle pratique la boxe thérapeutique pour évacuer ses mauvais souvenirs.
(Re)gardez le reportage de Mari-Ange Frassati :
Un fléau à combattre
Pour les associations et institutions engagées, c‘est un enjeu majeur de santé publique à La Réunion. A l’hôpital de jour du CHU, les personnes dépendantes sont accompagnées vers la guérison, sinon vers la réduction des substances addictives.
Travail sur l’estime de soi, sur l’affirmation ou encore la gestion des émotions et musicologie : des méthodes existent pour éviter une rechute. Le sport est aussi une thérapie, de la boxe avec un coach sportif est proposée aux patients dépendants.
Pour Bilal Rojoa, psychologue référent en addictologie à l’hôpital de jour, "des soins continus dans la journée permettent de garder les patients insérés dans la société". Il regrette que "beaucoup de personnes dépendantes sous-estiment leur état et le danger qu’ils peuvent représenter".
Les dépendants oublient parfois la vulnérabilité et la fragilité qui sont associées aux addictions. Cela rime souvent avec violences, comportements et conduites à risques.
De 8h à 15h, chaque jour, le HDJ accueille une dizaine de patients. Sur l'année, c'est environ 900 personnes qui y sont prises en charge. Des adultes principalement, mais aussi des adolescents voir des pré-adolescents aux consommations excessives. Selon lui, dans ce type de cas, il faut agir vite. S’ils peuvent représenter un danger pour leurs proches, ils sont aussi un danger pour eux même en prenant des risques inconsidérés.
Sortir de l’addiction
Pour venir à bout des addictions, pas de formules magiques. Chaque personne a une vulnérabilité différente face aux dépendances. "Souvent, lorsque la personne essaye de diminuer sa consommation et de changer, le mal être s’installe et elle se retrouve dans le piège de la dépendance, explique Bilal Rojoa, psychologue. Une démarche volontaire augmente les chances de guérison".
Le Docteur David Mété dirige le service addictologie du CHU. Il alerte le public sur la consommation de drogues dures à La Réunion.
(Re)voyez son intervention dans le journal de Réunion La 1ère :
Une semaine de prévention
Dans le cadre de la semaine de prévention contre les addictions, un village de la prévention se tiendra ce samedi 30 octobre, au jardin de l’Etat de Saint-Denis, avec des stands des organismes et associations qui aident les personnes dépendantes. Des actions de sensibilisations sont aussi prévues au collège des Alizés de Sainte-Clotilde ce mercredi 27 octobre, au lycée Lecomte de Lisle le jeudi 28 octobre et au lycée Bellepierre le vendredi 29 octobre.
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