Mieux vaut prévenir que guérir. Cet adage bien connu ne résonne pas suffisamment à La Réunion.
Selon l’Agence Régionale de Santé, les Réunionnais ne se font pas assez dépister, notamment pour les cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal. En ce mois d’Octobre Rose, les acteurs de la santé se sont réunis, mardi 22 octobre, dans les locaux de la CGSS à Saint-Denis. Ils rappellent l'importance et la nécessité des dépistages qui permet des chances de survie plus importantes.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le cancer du sein est le moins dépisté
Le cancer du sein fait partie des cancers les moins bien dépister dans l’île. Au 30 septembre, sur les 70% de femmes ciblées, seulement un peu plus de 44% d'entre elles ont réalisé une mammographie. C’est beaucoup moins qu’en métropole.
L’hygiène de vie et l’hérédité font partie des facteurs de risques, mais l’ARS rappelle qu’il est aussi possible d’être "le patient zéro" d’une famille. C’est le cas de Véronique Techer touchée par le cancer du sein à seulement 31 ans. "J’étais sous la douche, j’ai senti quelque chose d’inhabituelle au niveau de mon sein, je me suis allongée sur mon lit pour faire les gestes d’autopalpation, et j’ai senti plusieurs petites boules pas très agréables", raconte Véronique Techer.
Le lendemain, j’ai consulté mon médecin traitant qui m’a envoyé faire échographie, mammographie, puis biopsie, IRM. Deux ou trois semaines plus tard, j’ai eu l’ablation du sein et l’hormonothérapie.
Véronique, soignée d'un cancer du sein
De son cancer, elle en a fait un combat pour rappeler "que plus c’est détecter précocement, plus le traitement sera moins dur et le taux de survie plus élevé".
Des dépistages souvent rapides
Si le cancer est détecté tôt, il guérit dans 9 cas sur 10. Pourtant, beaucoup de femmes font encore l’impasse sur la mammographie. "Pour plusieurs raisons, explique Raphaël Hoarau, radiologue, présidente du Centre Régional de Coordination du Dépistage du Cancer. La première c’est « ça fait mal », et la seconde « dans ma famille, il n’y en a pas, donc je ne suis pas concernée »".
Raphaële Hoarau reconnaît qu’il est difficile d’obtenir un rendez-vous pour une mammographie, mais elle incite les femmes à insister.
Ça dure 30 secondes, ça peut faire mal, mais surtout ça sauve la vie.
Raphaële Hoarau, radiologue
Dépister tôt pour mieux guérir
"Entre quelqu’un qui participe à un dépistage et qui découvre qu’il a un cancer, et quelqu’un qui découvre son cancer alors qu’il y a déjà des manifestations cliniques, l’espérance de vie peut aller entre 10 et 12 ans, explique Gérard Cotellon, directeur général de l’Agence Régionale de Santé de La Réunion. On appelle les gens à se faire dépister, pour entrer dans un parcours de soin si besoin". «
A La Réunion, trop de personnes entrent dans un parcours de soin, alors qu’ils sont déjà malades.
Gérard Cotellon, directeur général de l'ARS
Moins de dépistages que dans l’Hexagone
Dans l’île, les taux de participation aux dernières campagnes sont largement en deçà des cibles nationales. Selon les données de Santé publique France, sur les 65% de personnes ciblées, seulement 29,5% ont réalisé un dépistage du cancer colorectal. Et sur les 80% de femmes ciblées, seulement 64% ont réalisé un dépistage du cancer du col de l'utérus.
Face à un diagnostic tardif, les traitements sont plus lourds et le taux de survie à cinq ans est plus faible. Détecté tôt, c'est plus de chances de guérir, notamment pour celui du sein, du colon ou encore de l’utérus.
Les cancers, première cause de mortalité
Les cancers représentent la première cause de mortalité en France et à La Réunion. Les plus fréquents sont ceux du sein, du côlon-rectum, du poumon et de la prostate et sont responsables de la majorité des décès par cancer. Le dépistage est la meilleure arme pour lutter contre ces cancers.