Les prisons réunionnaises inadaptées pour l’accueil des détenus présumés radicalisés ?

Avec le retour sur l’île d’un détenu soupçonné de radicalisation, Jérôme Lebeau, les syndicats pénitentiaires attirent l’attention sur le manque de moyens des prisons réunionnaises en matière d’accueil de ce type de détenus.
 
Jérôme Lebeau, un jeune bénédictin soupçonné de radicalisation via internet et qui préparait une attaque, a été interpelé le 27 avril 2017 par les policiers du GIPN, après avoir ouvert le feu sur ces derniers. Sa mère, Marie-Annick, a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste et criminelle.
 


Des détenus incarcérés à La Réunion


Tous deux, incarcérés en métropole depuis 1 an et demi, sont revenus à La Réunion il y a une semaine. Ils sont maintenus en détention à Domenjod. Lui est placé à l’isolement, elle se trouve dans le quartier des femmes.
 

Le motif avancé pour leur retour est celui du rapprochement familial, mais selon les syndicats pénitentiaires, une reconstitution des faits pourrait avoir lieu. L’affaire reste pour l’heure instruite par le parquet anti-terroriste de Paris.
 

Les prisons réunionnaises inadaptées


Ces syndicats, informés tardivement de leur venue sur l’île, sont inquiets. Leur détention est inconcevable pour l’UFAP-UNSA Justice et FO Pénitentiaire. Les prisons réunionnaises n’ont pas les moyens d’accueillir et de gérer les individus radicalisés, estiment-ils.

Les agents y sont encore moins formés à la surveillance très particulière de ces individus placés dans l’hexagone en zone étanches, les « Quartiers d’Evaluation de la Radicalisation ». De plus, il est important de préserver les autres détenus, pour qu’ils ne soient pas exposés, ajoutent les syndicats.


Le reportage de Michelle Bertil et Daniel Fontaine.
©Réunion la 1ère