Depuis début 2022, les agriculteurs subissent les effets de l'inflation et de la crise énergétique, tout comme le reste de la population.
Ils ont d'ailleurs plaidé leur cause à plusieurs reprises auprès de l'Etat afin d'être soutenus, notamment face à l'augmentation du prix des intrants et donc des coûts de production.
Une enveloppe de 10 millions d'euros promise
Et lors de sa visite officielle à La Réunion, en mai dernier, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 10 millions d’euros pour la filière fruits et légumes en Outre-mer.
Reste que dans ce contexte de coûts de production en hausse constante, les cultivateurs aprennent que le prix des denrées de fermage, également appelé le bail rural, augmente de 3,34% à La Réunion par rapport aux montants de 2022.
Des tarifs différents selon la culture et les quantités produites
Pour rappel, le fermage concerne les agriculteurs qui louent des terres selon des tarifs réglementés par l'Etat. Et le prix du fermage est calculé en fonction des quantités et des prix de référence des denrées.
On considère, par exemple que la tonne de cannes rapporte 59,93 euros, tandis que le kilo de maraichage sous abri est, lui, estimé à 2,31 euros.
Une hausse liée à l'évolution de l'indice des prix
Cette hausse du prix du fermage, explique-t-on à la préfecture de La Réunion, est liée à l'évolution du revenu net par entreprise agricole et à l'évolution de l'indice des prix.
La préfecture indique que le nouvel arrêté qui fixe ces tarifs concerne les baux baux à ferme et à long terme nouvellement établis en 2023, les baux qui seront renouvelés au terme de la durée du bail et les baux qui sont en cours de réalisation.
La Chambre verte et la DAAF comme référents
Pour plus d’information ou pour toute assistance, les agriculteurs concernés sont invités à se rapprocher d’un conseiller juridique des services "point vert" auprès de la chambre d’agriculture de La Réunion au 0262 94 25 94, ou de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) au 0262 33 36 00
C'est dans ce contexte que l'Etat annonce aussi un plan de soutien à l'agriculture biologique. Le ministère de l’Agriculture met en place une enveloppe exceptionnelle de 60 millions d’euros pour soutenir les exploitations en agriculture biologique ayant subi des pertes importantes.
Une aide de 60 millions d'euros pour l'agriculture biologique
Ce dispositif d’urgence vise les exploitations :
- pour lesquelles la totalité des productions et des surfaces de l’exploitation sont certifiées en agriculture biologique ou sont en cours de conversion
- ou ayant subi des dégradations de ses indicateurs économiques (perte d’excédent brut d’exploitation 5EBE) et de trésorerie de 20 % ou plus.
L’aide compensera jusqu’à 50% de la perte d’EBE et devra représenter un minimum de 1 000 €. Le guichet de dépôt des demandes d’aides sera ouvert le 16 août par FranceAgriMer et sera clôturé le 20 septembre 2023 à 14 heures (heure de métropole) à l’adresse suivante : https://www.franceagrimer.fr/Accompagner/Dispositifs-par-filiere/Aides-de-crise/BIO-2023