Procès des sœurs Issabhay : "elles contrôlaient toute sa vie" témoigne à la barre l'un des fils de la victime

La Cour d'appel de Saint-Denis.
Deuxième jour de procès ce mardi, devant la cour d’Assises pour les sœurs Issabhay. Accusées de maltraitance sur leur sœur, elles sont jugées pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Ce matin, l'un des fils de la victime était appelé à la barre.

Après l’examen du déroulement des coups mortels hier à la cour d’Assises, aujourd’hui, c’est au tour des médecins de la famille d’être auditionnés. Mais, ce matin, c’est le témoignage d'un des deux fils de la victime qui a tenu en haleine tous les jurés. Il est le premier de la famille a brisé la loi du silence. 

Une vie étroitement contrôlée

Le témoignage de cet homme et père de famille apporte un éclairage neuf aux jurés. Il lève notamment le voile sur la manière dont la vie quotidienne se déroulait derrière les murs de cet immeuble de la rue Villeneuve, à Saint-Benoît.

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :

 

"C’était un château fort ! Il fallait appeler trois jours avant quand on voulait passer voir maman" et d'ajouter, "lors de nos visites, on ne pouvait jamais voir maman seul à seul. Il y avait toujours au moins une de ses sœurs avec elle et se sont souvent mes tantes qui répondaient à sa place". Sa mère était comme emprisonnée. Sofia et Sideira "contrôlaient toutes ses interactions sociales, toute sa vie" indique-t-il. 

 

Une famille sous l'emprise d'un gourou

Ce témoin qui a aujourd’hui coupé les ponts avec cette partie de sa famille apporte également un éclairage sur l’histoire des Issabhay. Il y a 40 ans, "nous étions une famille riche. Nous avions une enfance choyée. Si l’activité commerciale de la famille a périclité petit à petit c’est à cause de l’influence d’un gourou indien".

Un gourou basé en Inde, dans la région d’origine de la famille et qui aurait extorqué au fil du temps, toute la fortune familiale explique-t-il à la barre. Ce gourou aurait eu une emprise sur la famille depuis des décennies.

"Nous ne nous sommes pas constitués partie civile pour oublier tout ça"

"Avec mon frère et ma sœur, nous ne nous sommes pas constitués partie civile pour oublier tout ça. Et même si mes tantes sont condamnées à 3 jours, ou 20 ans de réclusion et bien ça ne nous ramènera pas maman. Vous savez si ma sœur et la plupart de mes cousins et cousines sont allés vivre en métropole, c’est pour en finir avec cette famille" a-t-il expliqué en quittant la salle d’audience. 

Le procès qui a débuté hier est prévu sur trois jours. Le verdict est attendu demain, mercredi.