Les élections régionales se tiennent les 20 et 27 juin à La Réunion. Les électeurs ont le choix entre onze candidats pour succéder à Didier Robert, actuel président de Région. Le point sur les forces en présence.
Ce dimanche 20 juin, les électeurs ont le choix entre onze candidats pour succéder à Didier Robert. Si le président sortant est fragilisé par sa défaite lors des municipales à Saint-Denis, la division de la gauche peut l’aider à conserver son fauteuil.
En lieu et place d’une compétition de partis classiques, le paysage de ce premier tour des élections régionales ressemble plutôt à un affrontement entre personnalités, déjà à la tête de mairies et de micro partis, qui tentent de s’imposer comme opposant principal au président sortant.
A droite, Didier Robert, le président sortant
Depuis 2010, Didier Robert est président de la région Réunion. Seule région d’Outre-mer détenue par la droite. Didier Robert se représente pour conserver son fauteuil de président. Son objectif est de convaincre les électeurs qu’il doit faire un troisième mandat pour achever les chantiers en cours et en initier de nouveaux. Didier Robert devra essayer de faire oublier que la Nouvelle Route du Littoral n’a pas pu être achevée dans les temps annoncés et qu’il peut porter de nouveaux projets dans un contexte de relance économique.
Les barons de la droite réunionnaise ont finalement décidé de le soutenir après des crises qui ont fait exploser la plateforme qui avait permis à la droite de remporter les élections de 2015. Ainsi Michel Fontaine, le patron du parti Les républicains, André Thien Ah Koon, l’ex ennemi du Tampon, et le centriste, Jean-Paul Virapoullé, ont accepté de soutenir la candidature de Didier Robert pour un troisième mandat malgré les risques d’inéligibilité qui pèsent sur le président sortant dans l’affaire des Musées Régionaux.
Une gauche totalement éclatée
Face à lui, dix candidats et une gauche totalement éclatée. Les différents leaders n’ont pas réussi à s’entendre et les égos ont pris le pas sur une éventuelle alliance de premier tour.
Olivier Hoarau, le maire du Port, s’est déclaré en premier, coupant l’herbe sous le pied de son ex-mentor Huguette Bello. Soutenue par les Insoumis, la maire de Saint-Paul estime pour sa part être la candidate légitime pour cette élection. Présidente du parti Pour La Réunion, elle se lance à nouveau dans la course aux Régionales après sa défaite en 2015 face à Didier Robert.
Ancienne ministre socialiste des Outre-mer et actuelle maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, est à la tête d’une liste PS-PC et société civile. L’an dernier, elle avait battu le président du Conseil Régional, Didier Robert, lors des municipales en devenant la première femme à la tête de la mairie du chef-lieu. Ericka Bareigts met en avant son expérience de ministre pour justifier de présenter également une liste.
A gauche toujours, le maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton préfère partir seul et fait aussi partie des têtes de liste. Déjà candidat aux Régionales de 2015, l’ancien député avait récolté 7,12 % des voix.
Dans son couloir, ni droite-ni gauche, Vanessa Miranville tente d’élargir son audience au-delà de sa ville de La Possession. Au travers son mouvement CREA, Citoyens de La Réunion en Action, elle défend le « développement durable, l’économie sociale et solidaire et la participation citoyenne ».
Les écologistes ont préféré également mesurer leur poids en montant une liste autonome. Le secrétaire départemental d’Europe Ecologie Les Verts, Jean-Pierre Marchau, est candidat au scrutin du 20 juin.
Un peu plus à gauche encore, Jean-Yves Payet est le candidat de Lutte Ouvrière. Depuis 1998, c’est la cinquième fois qu’il est candidat aux Régionales dans l’île, pour porter la « voix des travailleurs ».
Du côté de l’extrême droite, Joseph Rivière est le candidat du Rassemblement National. Il vient de prendre le poste de secrétaire départemental du RN 974. Le RN tente une implantation locale. Pour l’instant, elle ne prend pas, malgré les excellents scores du parti de Marine Le Pen lors des scrutins nationaux ou européens.
Deux nouvelles figures
Enfin, deux nouvelles figures apparaissent : Philippe Cadet qui se place sur le terrain de la défense des Réunionnais. Originaire du Port, Philippe Cadet mène lui la liste du « Projet Réunionnais », et défend la théorie du « Grand Remplacement » des Réunionnais par les Métropolitains. Philippe Cadet était candidat aux municipales au Port en 2008.
L’autre nouvelle figure du scrutin est Corinne de Flore, 50 ans, professeure des écoles. Originaire du Chaudron, elle s’affiche de droite « gaulliste et humaniste ». Corinne de Flore mène la liste « Coopération pour le développement de La France ».
Retrouvez ici notre pyramide interactive des 11 candidats :