Le rachat des actifs du groupe Apavou par la Caisse des dépôts fait toujours autant grincer des dents

Le groupe d'Armand Apavou sera fixé sur son sort le 22 août prochain
Le groupe immobilier sera fixé sur son sort mercredi prochain. En attendant le 22 août et la décision de la Cour d'Appel, les créanciers passent à l'offensive. Ce matin, ils expriment leurs doutes dans le journal "Le Parisien-Aujourd'hui en France"
 "L'étrange coup de main de la Caisse des dépôts au groupe Apavou en difficulté". C'est le titre du "Parisien-Aujourd'hui en France" de ce 14 août. Nos confrères rappellent qu'une branche de la Caisse des Dépôts, la CDC Habitat s'apprête à racheter pour 130 millions d'euros la totalité du parc immobilier d'Apavou soit 2 500 logements. Un scénario qui ne plaît pas du tout aux créanciers du groupe. 

Selon les avocats du cabinet parisien DTA qui représente ces créanciers, "c'est une extraordinaire manoeuvre.(...)La CDC profite du désarroi d’Apavou pour proposer un prix plancher scandaleux. La CDC habitat essaie de bypasser (NDLR : contourner) tout le monde. C’est une tentative d’appropriation de ces biens, à bas prix" . 

Pour rappel, le 19 juin dernier, Armand Apavou, le patron du groupe avait déjà annoncé sur Réunion La 1ère son intention céder une partie de son groupe. Avec les liquidités dégagées par ces ventes, la première grande fortune du département (selon le dernier classement du magazine Challenges) espère sauver les sociétés Alia, Batipro, Batipro développement, Artea, Vulcain, Service Apavou, Bati Promotion et Sogecap.
 
Pour les juristes, la Caisse des dépôts aurait dû attendre la liquidation du groupe, pour pouvoir, lors d’une mise en concurrence avec d’autres bailleurs sociaux, participer au rachat de logements. Ce qui, au final, permettrait, estiment toujours les créanciers, de récupérer plus d’argent.

Selon des documents que Le Parisien-Aujourd’hui en France a pu consulter, l’organisme public s’est aussi engagé à se « concerter et discuter d’un partenariat » pour permettre, notamment, la construction de logements « par des sociétés du groupe Apavou ». En somme un nouveau contrat, un nouveau bizness que n'acceptent pas les créanciers. 
 
Contacté par nos confrères, la CDC, organisme public affirme que son offre d'achat est « indicative », qu’il s’agit d’une « évaluation patrimoniale des actifs », qui lui « permettait de densifier sa présence sur le territoire réunionnais en complément de la société SIDR (filiale de la Caisse des Dépôts) ».

Le Groupe Apavou qui n'a pas encore réagi à ces informations fait actuellement l'objet de deux enquêtes, l'une pour "banqueroute", l'autre pour "abus de biens sociaux". Ses bureaux de l'immeuble Futura ont même été perquisitionnés le 1er juin . Une procédure judiciaire qui ne semble pas inquiéter la plus grande fortune réunionnaise. Il s'était confié il y a plus de 2 mois en exclusivité à Rahabia Issa: