Les négociations entre le TCO et l'intersyndicale Transport n'ont pas avancé d'un iota s'agissant du sort réservé à une partie des conducteurs de bus employés au ramassage scolaire dans la région Ouest. Et ce mardi 17 août, le mouvement de grève a été reconduit avec plus de la moitié des circuits qui n'ont pas été assurés, comme lors de la journée précédente.
L'annonce de l'attribution de la majeure partie du marché à un nouveau prestataire est à l'origine de ce conflit social. L'intersyndicale, qui regroupe la CGTR, FO, et la CFTC, reproche au TCO de ne pas avoir intégré une clause de reprise du personnel dans son appel d'offre. Le nouveau prestataire n'est ainsi pas tenu de reprendre ces chauffeurs de bus avec leurs avantages sociaux.
"On continue la grève"
"Actuellement on est à 1 500 euros nets, mais là-bas on nous propose 900 euros, vous voyez le manque à gagner ?", lance un gréviste qui explique qu'on ne lui propose plus qu'un contrat de 22 heures par semaine. "Tant qu'on ne trouve pas un accord, on continue la grève".
"Ne lâchez rien !", martèlent les syndicats sur le site de Cambaie, tandis que de l'autre côté, le TCO annonce le déploiement de moyens supplémentaires pour assurer le transport des élèves dans ce contexte de grève.
Hier après-midi, le président Emmanuel Séraphin à allé à la rencontre des grévistes pour "faire le lien avec les nouveaux prestataires sur les conditions de reprise du personnel", mais selon la collectivité, "les grévistes n"ont pas validé cette proposition".
Transport gratuit pour les élèves sur le réseau Kar'Ouest
Lors d'une conférence de presse ce mardi après-midi, Emmanuel Séraphin a donné quelques précisions s'agissant des conditions d'attribution du marché du ramassage scolaire. Il défend que l'absence de clause de reprise n'est ni un oubli, ni un choix, et qu'elle ne serait en fait pas obligatoire.
S'agissant de la grève et de la fermeture de plusieurs circuits de ramassage, le responsable du TCO annonce que les élèves pourront profiter gratuitement des lignes classiques du réseau Kar'Ouest. Pour cela, le volume des bus sera doublé aux heures de pointe afin d'absorber ce flux supplémentaire de passagers.
Pour l'intersyndicale, il faut "casser" le marché
Joseph Magdeleine, le secrétaire général de FO Transports 974, indique que la grève ne sera pas levée tant que les conducteurs n'auront pas la garantie du maintien de leur emploi et de leurs acquis sociaux. "Le pouvoir de casser le marché appartient au TCO. Et s'il a bien consenti à faire 5,2 millions d'économies sur le dos des chauffeurs, il faudrait qu'il consente également à dépenser un peu d'argent pour casser ce marché", commente le syndicaliste.
Loqman Mooland, le mandataire du groupement GTO qui a perdu le marché du ramassage scolaire, déplore lui aussi cette situation. "Nous avons répondu à l'appel d'offres, et nous sommes retenus pour l'exécution de 25 services à partir du mois d''octobre prochain. Ce qui veut dire derrière la perte de près de 130 services et donc 130 personnels de conduite auxquels il faut ajouter une vingtaine d'emplois indirects avec les mécaniciens, les personnels d'exploitation ou encore le personnel commercial", rappelle-t-il.
Re(voir) le reportage de Réunion La 1ère :
Un plan social en préparation
"Dans le marché, il n'y aucune obligation de reprise par les entreprises nouvellements attributaires. Les conducteurs vont donc perdre leur emploi, explique encore Loqman Mooland. Ils seront alors libres de partir ou de faire partie d'un plan social que nous allons mettre en oeuvre dans les semaines qui viennent".
Celui-ci indique être toujours en discussion avec l'intersyndicale et le TCO. La semaine dernière, le tribunal administratif a rejeté la demande du groupement de faire annuler la décision d'attribution du marché.