Dans la charcuterie qui se trouve sur la ligne Paradis à Saint-Pierre, on cuisine toujours au saindoux. "Du gras animal et pas végétal" précise avec sourire Yann Latchimy, qui tient la boutique avec son père. Depuis le rationnement d'huile mis en place dans plusieurs magasins, les deux hommes vendent en moyenne 10 barquettes de saindoux par jour. "C'est la première fois que nous en vendons autant ! D'habitude, seuls 2, 3 clients en demandaient".
Bientôt une pénurie de saindoux ?
Il y a quelques jours, Yann et son père Dany ont décidé de mettre en barquette la graisse de porc fondue, qu’ils utilisent au quotidien pour leur cuisine. "Quand j'ai vu que tout le monde se ruait sur les bouteilles d'huile, je me suis dit et pourquoi pas le saindoux ?", raconte Yann Latmichy. Depuis, c’est un vrai succès puisqu’il y a presque pénurie de saindoux chez eux ! Ils vendent entre 2 à 3 euros la barquette d’un kilo.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Un retour au tan lontan
"Ou gagn faire toute avec saindoux" complète le jeune boucher-charcutier. Deux petites cuillères à café suffisent pour un carry, il peut être aussi utilisé pour les fritures, ou encore en remplacement du beurre. Aujourd’hui, le saindoux fait donc son retour comme dans le tan lontan et apporte un goût authentique, comme dans le traditionnel pâté créole. "I rappel à moin mon enfance, sourit Chantal, une cliente. Si na pu d'huile, il faut mettre du saindoux ! Mais saindoux lé gras et li fait grossir donc avec modération !"
Le retour du saindoux dans la cuisine
Le saindoux peut-être conservé deux mois au frais, dans sa barquette. Yann Latchimy espère que le rationnement d'huile permettra le retour du saindoux dans l'île : "peut-être que tous les bouchers peuvent faire connaitre le produit s'ils le mettent en vente également".