Réforme des retraites : ce qu’en disent des jeunes réunionnais

Les jeunes présents aux côtés des syndicats
Les syndicats sont vent debout contre la réforme des retraites présentée mardi dernier. Ils appellent à une grande journée de mobilisation de l’ensemble des Français jeudi 19 janvier. Salariés et retraités seront mobilisés, les jeunes sont aussi appelés à manifester.

" 64 ans, c’est loin mais ça fait beaucoup ", pour les jeunes de moins de 18 ans. Le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans avec 43 années de cotisation reste encore difficile à concevoir pour ceux qui ne sont pas encore entre sur le marché du travail, ou qui peinent à y entrer.

" Il y a peut-être certaines personnes qui pourraient tenir jusqu’à 64 ans, mais d’autres personnes non ", estime Mélodie, 17 ans. " A 65 ans, on ne pourra peut-être pas trop profiter ", craint Alan, 17 ans également.

Si les jeunes comprennent que la nouvelle réforme fixe comme âge de départ à la retraite 64 ans, les 43 années de cotisation qui y sont conditionnées pour avoir la retraite à taux plein, cela devient tout de suite moins évident.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Ce que disent les jeunes réunionnais de la réforme des retraites

Les plus précaires seront les plus impactés

" Le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans va impacter les métiers les plus précaires et notamment ceux qui commencent le plus tôt ", estime Rudrigue Sautron, le président de l’UNEF. Il pense ainsi aux étudiants qui sont obligés de se salarier pour financer leurs études, soit un étudiant sur 2. Il s’agit le plus souvent d’emplois précaires, ou qui ne proposent pas forcément de cotisation retraite, détaille-t-il.

Un jeune qui aura fait des études d’ingénieur et qui commence à travailler vers 22 ou 23 ans, partira à 65 ou 66 ans, explique Didier Fauchard, le président du Medef. Il peut aussi partir à 64 ans, en ayant capitalisé pour un complément de retraite.

La durée de cotisation dépendra du taux d’emploi dans les prochaines années, affirme le président du Medef. Plus il y aura d’actifs sur le marché du travail, plus il y aura de cotisants. Le taux de chômage est donc un levier déterminant.

Garantir un équilibre financier pour conserver le modèle de retraite

Pour le Medef, il n’y a pas le choix : si la population française veut poursuivre son modèle de retraite par répartition, la réforme de la retraite à 64 ans et 43 années de cotisations s’impose. Le nombre de personnes âgées à la retraite et le temps de la retraite ont augmenté, explique Didier Fauchard, le président du Medef.

Allonger la durée de cotisation est, selon lui, le moyen de maintenir l’équilibre financier, et de ne pas augmenter le montant prélevé auprès des entreprises et des salariés.

Sur la durée de cotisation, on va aller de plus en plus vers 43 ans. Si on part à 64 ans, cela veut dire qu’on commence à travailler à 21 ans.

Didier Fauchard, président du Medef

 A contrario, certains verraient bien le gouvernement taxer les grosses entreprises qui ont réalisé beaucoup de bénéfices depuis le Covid, pour "rééquilibrer la balance".