Mardi 31 janvier, les Français sont appelés à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Recul de l’âge légal, montant des pensions, le projet de loi du gouvernement n’est pas du goût d’une partie de la population et des politiques.
Jeudi 19 janvier dernier, près de 2 millions de manifestants sont descendus dans les rues de l’Hexagone, et près de 4 000 personnes ont manifesté à La Réunion. Mardi prochain, l’intersyndicale locale organisera deux rassemblements, au Petit Marché de Saint-Denis et devant la mairie de saint-Pierre à 9h.
Les députés veulent "être au rendez-vous"
Des parlementaires réunionnais ont aussi fait savoir leur désaccord quant à cette réforme. Nathalie Bassire a annoncé, sur Réunion la 1ère, son intention de voter contre à l’Assemblée nationale, tout comme les députés réunionnais de la NUPES.
Des députés de l’opposition mobilisés sur le terrain ce week-end pour convaincre la population quant à la nécessité de se mobiliser en masse, en allant manifester notamment.
Karine Lebon, Emeline K/Bidi, Frédéric Maillot et Jean-Hugues Ratenon ont ainsi échangés hier avec une centaine de personnes. Ils seront rejoints, ce dimanche après-midi, par Philippe Naillet à la salle Lakshmi Palace à Sainte-Clotilde à 16h30.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Sensibiliser la population pour "une prise de conscience"
Karine Lebon veut informer au maximum les Réunionnais des conséquences "destructrices" de cette réforme.
C’est une réforme qui oublie complètement les Réunionnais. Le gouvernement nous fait croire, avec la poudre de perlimpinpin dont il a le secret, que toutes les retraites seront à 1 200 euros bruts minimum, mais c’est faux car cela ne concerne que les carrières complètes. A La Réunion, cela concerne 40% des retraités.
Karine Lebon, députée de la 2ème circonscription de La Réunion
La retraite est, pour Karine Lebon, "un miroir grossissant de toutes les inégalités qui existent dans le monde du travail". Elle prend pour exemple la situation des femmes, expliquant que "ce sont les femmes qui ont des carrières hachées, qui sont mal payées, pas reconnues à leur valeur déjà pendant leur carrière, du coup à la retraite encore plus défavorisées".
Porter sa voix pour faire reculer le gouvernement
Pour Emeline K/Bidi, députée de la 4ème circonscription de La Réunion, il faut que la lutte "déborde du cadre de l’hémicycle", pour "montrer au gouvernement à quel point cette réforme est impopulaire", ajoute Karine Lebon.
Ce n’est pas une incitation à la manifestation, c’est une prise de conscience que nous voulons former. La population a la main, si elle souhaite faire reculer le gouvernement. Moi, je n’invite pas du tout la population à tout casser, mais simplement à porter sa voix. Et je pense que de La Réunion, on peut nous entendre jusqu’à Paris, à dire qu’elle n’est pas d’accord, et le gouvernement peut reculer.
Emeline K/Bidi, député de la 4ème circonscription de La Réunion
Le spectre du 47.1, plus "terrifiant" encore que le 49.3
Pour Karine Lebon, il ne doit pas y avoir l’argument de la "majorité silencieuse". La majorité doit montrer "à quel point elle est contre cette réforme", affirme-t-elle.
Une pression populaire d’autant plus nécessaire car, selon Emeline K.Bidi, si le débat est infructueux à l’Assemblée nationale, elle craint l’emploi d’un 47.1, une arme plus terrifiante que le 49.3. Elle permet en effet au gouvernement de faire passer son texte par ordonnance.