A La Réunion, les dix organisations syndicales se joindront au mouvement national du 19 janvier prochain pour contester la réforme des retraites présentée par le gouvernement.
Hier, mardi 10 janvier, la Première ministre, Elisabeth Borne, a dévoilé le projet de loi de réforme des retraites. Il prévoit notamment le recul progressif de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans en 2030.
"Non à la retraite à 64 ans"
Les réactions des syndicats réunionnais ne se sont pas faites attendre. Tous sont d’accord pour dire "non" à la retraite à 64 ans. "Plus on va reculer l’âge de départ en retraite, plus on va dégrader le système de retraite et en particulier au niveau des pensions, assure Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale FSU. Nous nous battrons contre ces mesures, sachant qu’en plus le système des retraites est loin d’être à l’agonie".
"En 2022, près de 80 milliards d’euros ont été donnés en dividendes aux entreprises du CAC 40, ça passe mal. C’est pour cela que 70% des Français refusent cette réforme", justifie Jean-Paul Paquiry, secrétaire adjoint de l’Union départementale Force Ouvrière.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le contexte local
"Une majorité de Français est défavorable à cette réforme des retraites et encore plus à La Réunion avec les conditions de pouvoir d’achat et de salaire que nous connaissons", remarque pour sa part Erick Chavriacouty, secrétaire général UNSA.
Des mesures "pas acceptables"
Pour Jean-Yves Hoarau, président CFTC, "ce qui est proposé aujourd’hui à 64 ans, ce n’est pas acceptable car la pénibilité a disparu et les régimes spéciaux vont disparaître". "La retraite est un bien commun que nous défendrons car il est aujourd’hui mal traité, assure-t-il. La grève reste le dernier moyen à utiliser".
L’âge de départ à la retraite recule et les cotisations augmentent. Parmi les nouvelles mesures, il y a aussi un allongement des durées de cotisation à 43 ans dès 2027. Le projet de loi prévoit aussi un dispositif "carrières longues" révisé, une revalorisation des retraites, et la fin des régimes spéciaux. Pour les syndicats, le compte n’y est pas.
Recul de l’âge de la retraite et allongement de la durée de cotisation avancé à 2027, "la CFDT ne peut pas accepter cette situation", assure Joël Dalleau, le secrétaire général de la CFDT Réunion, qui sera également mobilisée le 19 janvier.
"On était à 60, on est passé à 62, maintenant on nous donne 64. Et la réforme Touraine avec le nombre d’années de cotisations qui était de 43 années en 2035, ça nous ramène en 2027", se désole Joël Dalleau, le secrétaire général de la CFDT Réunion.
"Pensez aux cadres au sens large, ils arrivent sur le marché de l’emploi un peu plus tardivement que les autres et on va les obliger dans ces cas-là à partir bien plus tard. Vous voyez bien qu’il y a une forme d’hérésie", indique Patrick Jaccotet, de l’Union régionale CFO-CGC de La Réunion.
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"Rapport de force et mobilisation"
Selon Pascal Hoareau, représentant de Solidaires, le gouvernement veut "passer en force". "Nous devons donc montrer de notre côté notre détermination à être un contrepouvoir à Macron", affirme-t-il.
Même détermination pour Jacques Bughon, secrétaire général CGTR, qui assure que "c’est le rapport de force et la mobilisation qui seront déterminants contre cette réforme car il est impensable aujourd’hui de faire travailler les gens jusqu’à 64 ans".
Les syndicats locaux sont conscients que le gouvernement peut à nouveau brandir le 49.3. Ils promettent de se mobiliser aussi souvent que nécessaire.