Victimes d’un retard de plus de 40 heures sur un vol Marseille-Paris-La Réunion en avril 2018, une vingtaine de passagers a engagé des démarches judiciaires pour se faire dédommager. Le jugement était attendu ce lundi 19 avril, mais le tribunal a prorogé la date de délibéré au 26 avril.
Partis 48 heures plus tôt, c’est le 15 avril 2018 à 2h du matin que les passagers d’un vol Air France sont enfin arrivés à La Réunion. Le vol ne s’est pas passé comme prévu, et certains voyageurs ont estimé qu’ils n’ont pas été bien traités, informés ou encore nourris.
Un demi-tour et une nuit d’hôtel "chaotique"
Un problème technique avait contraint l’avion à faire demi-tour après son départ de l’aéroport de Paris-Orly, après avoir passé Venise. S’est alors enchaînée une nuit à l’hôtel, dont l’organisation a été jugée "chaotique" par les passagers concernés.
Le lendemain, ils embarquent à nouveau dans l’après-midi. Entre temps, ils expliquent n’avoir été nourris que de conserves et de friandises. Les voyageurs trouvent surtout que la compagnie aérienne ne leur donne pas assez d’informations. L’atmosphère se tend.
Le contexte géopolitique s’en mêle
S’ajoute le contexte géopolitique de l’époque, la trajectoire avait ainsi dû être modifiée pour éviter un survol de la Syrie, des menaces de frappes ayant été prises au sérieux par la compagnie. Les accords des pays qui devaient de fait être survolés, comme le Soudan, le Yémen ou l’Egypte, sont arrivés trop tardivement et le personnel naviguant ne pouvaient plus voler car leurs quotas étaient dépassés.
L’avion finira pas décoller et arrivera à 2h du matin à l’aéroport Roland Garros à La Réunion, avec à son bord des voyageurs épuisés.
Demande de dédommagement au titre du préjudice moral
Des voyageurs qui ont décidé d’intenter une action en justice contre la compagnie aérienne afin de percevoir un dédommagement supérieur à celui d’ordinaire prévu en cas de retard, de l’ordre de 400 euros, au titre du préjudice moral. Ils sont représentés par Me Rechad Patel.