Retard record pour le début de la campagne sucrière 2023, les pertes pourraient être importantes

La campagne sucrière ne devrait pas débuter avant le début du mois d’août, c’est en tout cas ce qu’il ressort de la réunion qui s’est tenue ce jeudi 13 juillet, au Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre, entre les différents acteurs de la filière.

Réunis à Saint-Denis, les représentants des planteurs et les usiniers ont fait le point sur la situation actuelle. A l’issue de la rencontre, personne ne semblait rassuré.

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Des travaux retardent la tenue des essais techniques

Les essais techniques de broyage à l’usine de Bois-Rouge devaient commencer le 26 juillet, mais pourraient être retardés, les planteurs s’inquiètent.

La société Albioma réalise actuellement des travaux importants sur leurs installations. Ils ne devraient pas s’achever avant la fin du mois de juillet. De fait, la date du démarrage de la campagne sucrière et plus particulièrement des essais techniques serait repoussée à la première semaine d’août.

Vers un démarrage de campagne début août

Dominique Clain, le président de l’UPNA, ressort de cette rencontre " plus stressé encore ".

On nous annonce un début de campagne officielle pas avant le 7 août, on sait très bien que beaucoup d’agriculteurs ont déjà commencé la campagne.

Dominique Clain, le président de l’UPNA

Pour les planteurs, démarrer une campagne sucrière aussi tardivement est inadmissible. " C’est insupportable, parce qu’on a les employés, les saisonniers à déclarer ", explique Pierre-Emmanuel Thonon, du syndicat des Jeunes Agriculteurs et  vice-président du Comité Paritaire de la Canne et du Sucre.

Il rappelle qu’historiquement, la campagne sucrière commence d’ordinaire la première semaine de juillet, " on aura presque un mois de retard ".

La coupe a commencé chez certains planteurs

De nombreux planteurs ont en effet déjà commencé à couper les cannes, précise Jean-Michel Moutama, le président de la CGPER. Ils ne peuvent pas attendre le 7 août pour commencer à livrer, des solutions ont donc été demandées.

Le 20 juillet de se tenir une CMU pour l’usine du Gol, si des essais doivent être faits, il propose de privilégier les cannes coupées du secteur de Ravine-Glissante, par exemple.

Les usiniers déplorent la situation

Trop tard aussi pour les industriels, " on est jamais à l’abri d’un avarie, plus on démarre tôt, plus on prend ses précautions pour éviter que l’on soit dans des situations impossibles ", explique Florent Thibault, directeur agricole de Tereos Océan Indien. Avec ce retard de début de campagne, il estime que la " marge de manœuvre " a été " grillée ", " il faut maintenant espérer que ça se déroulera normalement ".

L’usine de Bois-Rouge est liée au démarrage de la centrale thermique d’Albioma, qui a du faire une transformation. Auparavant, elle brûlait de la bagasse et du charbon, désormais ce sera de la bagasse et des pellets, indique-t-il. Des travaux qui ont pris du retard.

Tereos doit discuter avec Albioma pour savoir quelle quantité de cannes hebdomadaire, elle pourrait prendre avec le 7 août, et ensuite échanger avec les planteurs pour trouver la meilleure organisation. Le directeur agricole de Tereos assure que tout sera fait pour rentrer la totalité des cannes des planteurs, si le démarrage " à plein régime " se fait " assez rapidement " sur les deux sucreries.   

Planteurs et industriels craignent une campagne sucrière 2023 pire que celle de l’année précédente. 1,3 millions de tonnes de cannes avaient pu être traitées.